Lutte antiacridienne – L’incompétence de la Fao, plus que flagrante
Selon les informations reçues des populations locales, plusieurs essaims de criquets ravagent actuellement les cultures dans la région de Menabe, tandis que le programme de lutte antiacridienne menée par la Fao et le ministère de l’agriculture depuis 2013 prendra fin dans un mois. Autrement dit, la situation de rémission acridienne (aucun risque d’invasion acridienne, criquets inoffensifs) tant promise par la Fao n’aura pas lieu.
Le Programme triennal (2013-2016) de réponse à l’invasion acridienne de novembre 2012, programme conjoint de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) et du ministère de l’agriculture, prendra fin en juin. Un mois avant la clôture du programme de 37 millions de dollars, des nuages de criquets se promènent à Morondava et dans plusieurs localités de la région Menabe, ravageant les cultures sans qu’aucune action de riposte n’ait lieu.
La Fao a empoché la grosse part des 37 millions de dollars sous prétexte de disposer d’une expertise technique exceptionnelle au niveau mondial en matière de lutte antiacridienne, notamment dans le domaine de la lutte antiacridienne par voie aérienne. En effet, les opérations terrestres que le ministère de l’agriculture mène à travers la Cellule d’appui à la lutte antiacridienne terrestre (Calat) sont insuffisantes pour traiter les millions d’hectares de cultures envahies par les criquets.
Force est pourtant de constater que la Fao est incompétente puisque des risques d’invasion acridienne menacent en permanence Madagascar et que le retour à une situation de rémission acridienne en juin, tant promis pendant la recherche de financements, n’aura certainement pas lieu.
Toujours des excuses
Ce n’est pas la première fois que la Fao n’aura pas atteint ses objectifs de lutte antiacridienne à Madagascar. Pour rappel, l’invasion acridienne qui a frappé la Grande Ile en 2012 — et contre laquelle nous luttons depuis septembre 2013 jusqu’en juin — est due à l’inefficacité des campagnes antiacridiennes réalisées par la Fao en 2010-2011 et 2011-2012. L’agence technique onusienne a maintes fois martelé que l’indisponibilité des financements a été la principale cause de l’échec de ces deux campagnes. Pour le Programme triennal de lutte antiacridienne actuelle, la Fao et le ministère de l’agriculture ont beaucoup argumenté pour recevoir tous les financements à temps, afin que le programme soit un succès. Le financement a été complété le 22 avril dernier. La Fao n’avait donc plus aucune excuse pour ne pas traiter une quelconque surface infestée de criquets, aussi petite soit-elle.
Dominique Val