Santé – Baisse des financements dans la lutte contre le Sida
L’atelier de consultation nationale en vue de la réunion de haut niveau sur le VIH et le SIDA s’est tenu hier à Anosy. Cette réunion prévue se tenir du 8 au 10 juin 2016 à New York, aura pour but d’identifier les points de succès et d’échecs, de formuler des recommandations qui pourront viser à mettre fin à l’épidémie, et de mobiliser les dirigeants des pays du monde. La tenue de cet atelier entre donc dans le cadre de la préparation de cette rencontre. L’objectif principal a été de récolter les avis techniques sur le contenu de la déclaration politique qui sera votée à New York. Ces avis techniques seront nécessaires pour la mise en place d’une stratégie afin d’adapter les politiques de lutte aux changements futurs. En d’autres termes, les politiques de lutte doivent être revues pour pouvoir faire face à la réduction de financement que l’ONUSIDA rencontre et ce, afin de garder et améliorer les résultats déjà obtenus. Il est à noter qu’à Madagascar, le premier cas connu a été découverte en 1987, mais le comité de lutte contre le Sida n’a été mise en place qu’en 2002. Dans le pays, le taux de propagation de la maladie est de 0.3% au sein de la population selon l’ONUSIDA, un nombre important si on se rapporte aux 21 millions d’habitants. En 2015, on a estimé qu’environ 40 000 personnes sont atteintes du VIH/Sida. Pour la même année, seulement 1828 personnes étaient au courant qu’elles sont atteintes de la maladie, ce qui fait donc que près de 38 000 individus ne savent pas qu’ils sont porteurs du virus. Le problème majeur pour la lutte à Madagascar est la peur de la stigmatisation et de la discrimination de la société sur les malades du VIH/Sida. En effet, du fait que le dépistage est volontaire, la population rechigne à le faire d’autant plus que les centres hospitaliers où on peut faire le dépistage sont rares et souvent éloignés. Depuis le début de la lutte, il a été constaté que les zones qui concentrent le plus de personnes atteintes sont les grandes villes, et entre autres les ex-chefs-lieux de province. Selon le Dr Andrianiaina Harivelo, secrétaire exécutif du Comité national de lutte contre le Sida, cette concentration s’explique par la présence des groupes de personnes qui sont les plus vulnérables à la maladie comme les homosexuels, les drogués ou les prostituées. L’on a également remarqué qu’à Madagascar, ce sont les personnes âgées entre 15 et 24 ans qui sont le plus touchées. Une population jeune qui pourrait constituer un frein au développement si elle ne bénéficie pas de soins. Tous les pays qui voudront continuer à lutter contre le Sida devront donc changer de stratégie, et responsabiliser les relations entre les pays et les bailleurs.
RAM