Tôt dans la matinée d’hier, l’huissier de justice, Maître Alain Rakotonirina, a de nouveau scellé le Magro Ankorondrano et en principe, l’enceinte est impénétrable. Rappelons que vers la fin de la semaine dernière, le Chambre de commerce et de l’industrie d’Antananarivo, propriétaire du site, a mandaté le même huissier pour justement procéder à la mise sous scellé du site.

Suite à une décision de justice datée de 2010, le bail emphytéotique de 40 ans octroyé au groupe Tiko a été annulé et l’autre partie a été signifiée de ce fait. Le problème vient du fait que l’empire de l’ancien président de la république n’aurait jamais payé ses loyers depuis 2002, selon les informations véhiculées par certains organes de presse.
La semaine dernière, grand fut l’étonnement de tous en apprenant que le groupe recrute alors qu’il a au moins 200 milliards d’ariary d’arriérés à payer et que ces usines vont renaître de leurs cendres ! Et bien sûr, les milliers de chômeurs recensés depuis l’avènement de cette république ont accouru comme des dératés pour déposer leur Cv.
Pour jouer la victime, un jeu que Marc Ravalomanana maîtrise parfaitement, l’équipe de ce dernier a fait venir ces malheureux chômeurs dans l’enceinte du lieu interdit cité supra.

De tous les noms
Le calcul de l’ancien président s’est donc avéré juste puisque le Chambre de commerce et de l’industrie d’Antananarivo n’a pas tardé. Pire, cette dernière institution est venue avec de grosses bottes  puisque des éléments de l’Emmo-Reg armés jusqu’aux dents ont accompagné l’huissier de justice. Marc Ravalomanana a ainsi gagné la manche du round « bluff médiatique » en misant sur le malheur de la jeunesse malgache. Et une fois encore, le régime est traité de tous les noms. Mais dès le lendemain, l’ancien président de la république même était redescendu sur les lieux avec une armada de militants dont l’équipe du « Vondron’olona ifotony » dirigée par une ancienne journaliste, et d’organes de presse restés à sa solde ou en mal de scoop. Bien sûr, ce dernier a tenu un point de presse en brandissant de nouveau la feuille de route de la transition. Par contre, personne n’a constaté que le scellé déposé a été enlevé par des mains invisibles sinon cette scène n’aurait pas pu être tournée.
Mais qu’à cela ne tienne, le Chambre de commerce et de l’industrie d’Antananarivo revient à la charge et le Magro d’Ankorondrano est de nouveau inaccessible. Enfin, dans un Etat normal !

J.L.R