Un projet concocté depuis plusieurs années par trois femmes de la littérature malagasy et le recueil de poèmes intitulé « Fitafy anatiny » viennent d’être publié officiellement au Cercle Germano Malagasy (Cgm) durant le rendez-vous mensuel du cercle des poètes « Faribolana Sandratra », samedi dernier. C’était dans une salle pleine à craquer jusqu’à la porte que le public passionné de belles écritures a profité du spectacle, organisé à l’occasion de la sortie de l’œuvre.

Malalatiana-Hasina, Tolotra Arinandriana et Felana, initiatrices du projet étaient accompagnées par quelques membres de l’association qui ont donné un goût plus artistique aux prestations. Durant environ trois tours d’horloge, les poèmes effleurant plusieurs thèmes ont laissé bouche-bée les spectateurs en leur transportant dans un autre univers. Un monde qu’on peut tout simplement appeler univers de la littérature malagasy. Allégorie, amplification, anaphore, métaphore,… étaient imprégnées dans chaque phrase de leurs écrits. Elles ont montré à quels points les mots peuvent avoir des goûts : sucré, amer ou bien les deux en même temps. Décoré par la musique de Ralanto qui n’a pas oublié d’interpréter quelques titres sur la planche, les poètes s’enchaînaient sous les feux de projecteurs énonçant leurs poèmes avec une tonalité excentrique et quelques chorégraphies en bonus. « Vierge, vierge… vierge ! Nous sommes des vierges indociles », blâment-elles les politiciens en montrant les photos de nos dirigeants. On peut dire qu’elles ont de l’audace à discuter de tout, tant que ça concerne la vie quotidienne des Malgaches. En réalité, c’est même un leitmotiv : parler tout haut ce que les autres femmes pensent tout bas.

« Depuis toujours, les femmes ont toujours été mises de côté même en tant qu’artistes. C’est pour cela que nous avons réalisé ce livre qui parle en fait de l’amour, mais sous différentes facettes comme l’amour de la patrie, des parents et bien d’autres encore », explique Malalatiana-Hasina en rajoutant : « Beaucoup de gens se poseront la question pourquoi un titre aussi distingué ? On pense tout simplement que c’est plus adapté au contexte actuel, mais aussi ce livre est une extériorisation des vraies pensées des femmes, ce qu’elles cachent à l’intérieur ». En tout cas, Malalatiana-Hasina, Tolotra Arinandriana et Felana s’attèlent à promouvoir une poésie pleine de douceur et d’une sensibilité particulière, tout à leur image. Après Cgm, ces trois descendantes d’Eve pensent parcourir la Grande Ile pour promouvoir ce livre « Fitafy anatiny », actuellement disponible dans les librairies.

Tahiana Andrianiaina