Les partisans de l’ancien président de la république font tout pour attirer la sympathie mais aussi la pitié de la population. Cette dernière était restée de marbre suite à la mise sous scellés du Magro d’Ankorondrano et avec les perquisitions en série de la semaine dernière, lesdits partisans de Marc Ravalomanana font propager l’intox d’une Ist à son encontre.

Rien que pour l’année en cours, on compte plusieurs voyages de l’ancien président de la république à l’étranger et ces mêmes partisans en ont largement fait écho, à chaque fois. Rappelons aussi que dès l’accession de sa femme à la tête de la Mairie d’Antananarivo, la même personnalité a effectué de longs périples qui l’ont emmené en Allemagne et dans quelques pays du nord de l’Europe. Pour ce qui sont des résultats probants de ces sorties à l’extérieur, pour son parti politique, pour son empire Tiko, mais aussi pour la Commune urbaine d’Antananarivo, rien n’est encore palpable. Mais une chose est sûre, ce dernier est ainsi libre de partir quand il veut, et ce, malgré le retour rocambolesque dans le pays au début du mois d’octobre 2014 qui lui a valu quelques jours de garde-à-vue à l’Amirauté d’Antsiranana. Ainsi, de nombreux observateurs se demandent la ou les raisons qui ont poussé ces militants d’affirmer sur les réseaux sociaux que leur … maître fait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire (Ist). D’autant qu’ils n’ont cessé de claironner que Marc Ravalomanana n’a jamais perpétré la moindre infraction pénale et encore moins, n’a jamais perturbé l’ordre public. D’ailleurs, si le président du Tim a tout simplement enlevé le scellé apposé sur le site du Magro Ankorondrano, il n’a jamais été question de poursuite judiciaire de la part de la Chambre du commerce et de l’industrie d’Antananarivo, du moins jusqu’ici. Rappelons que le scellé figure parmi des mesures conservatoires et est un lien apposé sur toute ouverture pour en interdire l’accès sur décision de justice.

Déroute complète

En réalité, les partisans de Marc Ravalomanana sont conscients que ce dernier n’attire plus personne alors que l’échéance des élections présidentielles de 2018 arrive à grand pas. La stratégie de « jouer la victime » peine à faire redémarrer la machine et par conséquent, la côte de popularité faiblit de jour en jour. Dans la Capitale, les habitants n’ont toujours pas vu le moindre projet de développement initié par l’équipe dirigée par l’épouse de l’ancien président. Au contraire, tous constatent que c’est le régime en place, l’Etat donc, qui fait tout, jusqu’au curage des canaux d’évacuation de taille moyenne. De même pour la réhabilitation des écoles primaires publiques et désormais, c’est la direction régionale de l’éducation nationale qui y dicte leurs lois alors qu’auparavant, c’est la Cua qui prend en charge l’eau, l’électricité, et entre autres le gardiennage de ces sites. Face à ces fuites de responsabilité, la population des hautes-terres ne veulent surtout plus voir revenir sur le trône un ancien président de la république qui a, auparavant, bafoué leurs droits les plus élémentaires ainsi que leur culture. La déroute complète du parti Tim, lors des élections municipales et communales, dans la ville d’Antsirabe en est l’exemple parfait, si pour les côtes, personne ne veut en entendre parler de cet homme.

Bref, les réseaux sociaux restent l’unique terrain où les partisans de Marc Ravalomanana peuvent se défouler et inventer des histoires. Partout ailleurs, ce dernier n’est plus crédible !

Luc Matthieu