La prochaine échéance
Voici revenu le cycle des échéances, telles les factures mensuelles qui tombent et dont on doit s’acquitter. Mais ici les échéances que l’on attend en dénouement final de la crise, n’en finissent pas par une relance de renvoyer à un autre terme, et de ricochets en ricochets elles n’ont en réalité de raison d’être qu’à entretenir la patience et à faire durer le temps du purgatoire. Avec seulement 54 mois de crise, Madagascar en ce domaine est encore loin d’égaler les records, une seule référence la Côte d’Ivoire presque 10 ans suffit à faire prendre le mal en patience. Prochaines échéances, dans quelques jours, une échéance qui s’annonce sans date et qui se présentera comme une surprise, le « sommet des quatre » concocté façon FFKM, et l’autre la visite d’inspection de Joaquim Chissano prévue le 9 de ce mois. Que peut-on en attendre ? Presque rien ou si peu. C’est peut-être pour cette raison que l’une ou l’autre de ces initiatives peut apporter quelque chose de positif. Un pas grand-chose serait déjà une grâce pour faire avancer le schmilblick. Actuellement pas le moindre frétillement, une sorte de silence en raison d’une panne de tous côtés, à court d’idée, à bout de grossière ruse et de petite menterie. A moins que ce soit un grand calme qui précède une grosse tempête. Vaut mieux encore se nourrir d’illusions et à défaut de grives autant de se contenter des deux merles : l’initiative du FFKM et l’arrivée de Monsieur Chissano, même si à plein tube ça sent le réchauffé. La rencontre des quatre ne constitue pas une première, en quelque sorte un remake d’Août 2009, la grande différence c’est que les acteurs ont pris de la bouteille, quatre ans ce n’est pas rien : les uns moins fringants d’autres ramenés à leurs dimensions, tous aux ailes déplumées. On peut les considérer comme des symboles simplement virtuels des tendances, car à les mettre à l’épreuve pour avoir une mesure réelle de leur popularité, il n’est pas évident qu’ils n’en sortent pas aussi décoiffés les uns que les autres. La réconciliation nécessite, à défaut d’un leader charismatique, un geste sympathique symbolique, c’est le plus qu’ils peuvent à quatre et le mieux que l’on puisse attendre de cette rencontre. « Les héros (sans liaisons s.v.p.) sont fatigués ». Du Président Chissano on ne peut que saluer la persévérance en s’interrogeant sur ce qu’il apporterait de plus aujourd’hui à la clé d’une solution. Il a sous les bras un dossier de punitions pour sanctionner les récalcitrants, mais est-ce que l’on peut penser que celles-ci pourraient débloquer efficacement la situation. Dans quelles limites les mesures envisagées ne risquent pas de produire des effets contraires et ne menacent pas d’aviver le feu de la discorde. L’incendie rampe de manière dangereuse puisque la discorde s’est étendue à plusieurs foyers. Les amis d’hier sont devenus les pires adversaires, les rivaux dans le schéma précédent transformés en ennemis à mort, et chacun de devoir se protéger sur sa gauche et en même temps ferrailler sur sa droite, voué à mener les combats sur plusieurs fronts quand des alliances objectives ne peuvent plus atténuer la violence de la haine dans des batailles intestines contre-nature. Au FFKM de réussir la grand’messe du symbole, à Chissano de parvenir à limer les griffes. Ce n’est pas jojo comme objectif pour survivre d’espoir.
Léon Razafitrimo