Histoire de relève
Et voilà qu’on vient d’assister, encore une fois, à une cuisante défaite de l’équipe nationale de football, les Barea de Madagascar. Six buts à un, voilà le score final de ce match qu’on avait tant décrié et pour lequel les Barea étaient fins prêts. Bien sûr nous ne blâmons personne, ni les joueurs, ni les techniciens de l’équipe nationale, et surtout pas ceux de la Fédération malgache de football. Tout simplement, il semble qu’ils ne soient pas aussi prêts qu’on voulait nous le faire croire. A chaque fois, les supporters de l’équipe nationale sont nourris d’espoir et pourtant à chaque fois, ils expérimentent une défaite et une déception. On se rappelle trop ces matchs aller gagnés in extremis puis ces matchs retour de retour à la réalité. Avant ce match, il avait semblé que les Barea de Madagascar avaient gagné des places dans le classement Fifa. Assurément loin des équipes comme l’Argentine ou encore la Colombie qui se placent actuellement au troisième rang mondial, mais Madagascar avait atteint le 108ème rang dans le classement Fifa. Alors où était le problème ? Sûrement pas chez les joueurs ou le staff qui a réalisé l’exploit dont on vient de parler. Et cette fois, posons nous la question, est-ce la faute de certains de nos dirigeants et responsables au sein de la Fédération qui sont allés voir la Finale de la glorieuse compétition des clubs champions d’Europe à Milan ? Ceci alors que nous malgaches n’avons même pas pu voir sur la télévision nationale. A nous même de répondre à cette interrogation.
Il n’y a pas que le foot qui gave de promesse et d’espoir au peuple malgache actuellement parce que presque la vie entière semble être un combat perdu d’avance. Que ce soit la lutte contre la corruption avec la promesse du projet de loi sur les Pôles anti-corruption, l’insécurité avec la promesse de la fin du délestage et bien d’autres encore. Espoir qui se transforme vite en un trou noir démoralisant rempli de regret d’avoir à nouveau fait confiance et d’y avoir encore cru. Il est de coutume chez nous, en effet, de promettre monts et merveilles lors des campagnes électorales ou dans les discours de nos politiques. Le fait est que ce ne sont « rien que des mots, toujours des mots, les mêmes mots ». Quand on constate l’état dans lequel le pays se trouve, on se demande ce qu’on a bien pu faire. Ainsi, et du fait qu’on soit des « olon’ny fo », on y croit encore, le dernier des derniers espoirs. Non pas en ces beaux discours qui se veulent rassurant et plein de promesse, ni en ces gens qui ne cessent de faire et refaire les mêmes choses sans penser une fois au bien-être de leurs compatriotes.
Maintenant, il est surtout question de changement et de donner la place à la relève. Au sein de l’équipe nationale de Foot, on a déjà vu de nouvelles têtes qui ont réussi et fait leurs preuves, comme le cas d’Abel Anicet Andrianantenaina. Il est aussi temps de laisser la place au sein même de la Fédération malgache de football car les années ont montré à quel point ceux qui sont à la tête de cette fédération sont des incapables et des briseurs de rêves. Nombreux sont actuellement les jeunes malgaches à s’illustrer de par le monde et à faire la fierté de la population. Contrairement à ceux en place et qui d’ailleurs feront tout pour y rester. Ces derniers temps, les réseaux sociaux et les différents blogs relatifs à Madagascar ont fait apparaitre aux yeux du public nos petits prodiges qui sont, eux, dignes d’intérêt. Comme ce petit garçon seulement âgé de neuf ans, Benera Micky Fanal, qui est le capitaine de l’équipe U9 du prestigieux club Paris Saint-Germain. En tant qu’amateur de foot, on connait la place qu’a prise ce club de la capitale française en seulement quelques années. Voilà quelqu’un qui est plein de promesse pour le pays sans même avoir à prononcer un seul mot. Ou encore de Hanta Tiana Ranaivo Rajaonarisoa qui, à vingt-quatre ans, apparait dans Forbes et est classé parmi les milliardaires de demain en Afrique. Il s’agit de Forbes, et de plus, la sélection ne concerne que seulement trente jeunes africains âgés de moins de trente ans qui propulseront l’économie de leurs pays et l’émergence de l’Afrique grâce à leurs implications professionnelles et leur volonté d’entreprendre. Un autre exemple qui en dit tout autant, la championne de France de Taekwondo Tiavo Randrianisa qui n’a que seize ans. Même en terre malgache il y en a, et ce ne sont pas les exemples qui manquent. Pour ne citer que Fanny Lantoniaina Rasoamiaramanana, une artiste mais aussi une engagée auprès de la société, ou encore les membres de l’équipe Proud geek et bien d’autres.
En somme, on peut dire que la jeunesse malgache est, elle, réellement porteuse d’espoir pour cette terre et ses habitants. Tout à fait le contraire de ceux qui se targuent d’être les personnes dont le pays a besoin. Il ne faudrait sûrement pas que l’on gâche nos chances de briller un jour et les chances de ces malgaches prometteurs dans un système qui ne marche plus. Ou qu’on confie cet avenir si important entre les mains de faux prometteurs et de démagogues. Il ne s’agit en fait que d’une histoire de relève, « mikolo ny ho avy », disait un sage.
Ny Aina Rahaga