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Samedi 11 Janvier 2025

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Vol de bovidés à Maevatanana – « Implication profonde des autorités »

Les propriétaires et éleveurs bovins dans le fokontany de Tsimandaingo, commune Mahazoma, district de Maevatanana sont venus dans la capitale pour dénoncer un réseau de « dahalo ambony latabatra ». Ces derniers ne peuvent plus supporter le pillage régularisé de leurs biens et ce depuis un bon bout de temps. De plus, ces derniers auraient déjà affirmé que « tant que Maevatanana est ce qu’elle est, ils y feront la loi », selon les représentants des propriétaires de bovins de Tsimandaingo. Depuis l’année 2012, les « dahalo », à coups de pression et de menace, prenaient de force les bovidés de cette localité et ce par centaine et selon leur bon vouloir. Vers la fin de l’année 2015, une cinquantaine de zébus ont été volés dans la localité d’Andriba par les dahalo accompagnés de militaires, soupçonnés d’être des gardes du corps d’un très haut responsable de la Gendarmerie nationale. Ce qui a conduit les propriétaires à déposer une nouvelle plainte au niveau de la gendarmerie. Mais le fait est que depuis des années, ces plaintes restent bloquées au niveau des gendarmes sans aucune autre suite. Ainsi, les victimes ont de suite porté l’affaire devant le Tribunal de première instance (Tpi) de Maevatanana. Le tribunal a statué en faveur de ces derniers et  émis une grosse au mois de février 2015 ordonnant la restitution des bœufs volés depuis, au nombre de 1500.

 

Bien protégés

Pour l’exécution du jugement, les victimes ont pris dix gendarmes de la brigade de recherche de Mahajanga ainsi que deux huissiers. Ces derniers ont pu récupérer 357 des 1500 bœufs volés, ce qui fait l’objet d’un procès verbal du fait qu’il s’agit d’une saisie. De là, les bovidés ne pouvaient plus être vendus. Pourtant, dix jours après la saisie, les propriétaires étant venus dans la capitale pour régulariser les papiers des animaux, ils ont appris que les autorités de Maevatanana s’activaient pour faire de fausses Fiches individuelles de bovidés (Fib) ainsi que de faux passeports. Ceci dans le but de vendre les 357 têtes saisies. Les Fib ont été finalisées le 4 mai dernier au niveau de la commune de Mahazoma et les faux passeports le 09 mai au niveau du district de Maevatanana, selon toujours les propriétaires. Ainsi, le 18 mai dernier, 108 bœufs ont été pris de force, ce qui a décidé les villageois à organiser une filature. Sous la supervision d’un dénommé Fidèle, à la tête du réseau, avec des complices nommés Razily, Ralaimizana, Ralaisoa ainsi que Berisaotra, ces animaux ont pris le chemin de la capitale pour atterrir au marché d’Ambohibary Ampanitokana Mahitsy pour être vendus le 1er juin. En connaissance de cause, les propriétaires ont déposé une plainte au Tribunal d’Antananarivo, permettant ainsi une nouvelle saisie et l’arrestation dudit Berisaotra, actuellement en mandat de dépôt. Ce dernier n’a pas hésité à dénoncer ses complices qui sont maintenant recherchés. Selon les victimes, il semblerait que ce trafic implique les autorités depuis le chef fokontan de Tsimandaingo jusqu’au niveau du district de Maevatanana, en passant par la commune et les gradés du groupement de la gendarmerie qui ne craignent plus rien, ni personne et n’hésitent pas à user de leurs positions pour effectuer de tels actes criminels.

Régis Kabary

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