Marché du travail – Un sous emploi massif depuis la cris
Face à la crise qui mine le pays depuis maintenant quatre ans, le bilan est lourd pour Madagascar. Sur le marché du travail, on assiste actuellement à une explosion du sous-emploi. Selon le rapport publié hier par la Banque mondiale, «Madagascar : Pour un dialogue sur les enjeux de développement », l’absence d’une stratégie de l’emploi à Madagascar nuit à l’émergence d’un emploi décent, et contribue à l’émergence de tensions entre une minorité de privilégiés (qui ont un travail décent et rémunérateur) et tous les autres. Alors que plus de 300 000 jeunes arrivent chaque année sur le marché de l’emploi, le taux de sous-emploi représente mieux la situation du marché du travail à Madagascar, celui-ci avoisine les 50% depuis la crise. Lors d’une rencontre avec la presse, Haleh Bridi, directrice des opérations dans l’océan Indien pour la Banque mondiale a souligné dans son intervention que la plupart des malgaches ne sont plus en mesure de rester dans le chômage, en raison du degré de la pauvreté qui touche une grande majorité de la population en ce moment.
En effet, le recensement des chômeurs est assez difficile. Les rapports publiés par l’INSTAT montrent un taux de chômage officiel à 3.8% dans le pays, seulement ce chiffre n’a pas tenu compte des sous-emplois. La même institution a relevé que 25% de la population active souffrent de sous-emploi et 42% ont un emploi en inadéquation avec sa formation de base.
Pourtant, Madagascar dispose d’une main-d’œuvre locale disponible, et compétitive au niveau salaire, qui constitue un élément clé pour l’essor des activités industrielles et des services, notamment les technologies simples qui ont servi de base à l’industrialisation réussie de plusieurs pays asiatiques, souligne toujours la Banque mondiale. Pour cela, des programmes de formation professionnelle adaptés aux caractéristiques des jeunes et aux besoins des entreprises, permettraient d’améliorer la productivité des travailleurs, d’augmenter leur capacité et leur permettre de sous tendre l’expansion du secteur privé et de l’économie.