La mise en place de la décentralisation effective reste loin de se terminer si les chefs de régions ainsi que les chefs de provinces sont encore des personnalités nommées par le chef de l’Etat. En effet, le pouvoir exécutif n’a pas respecté sa promesse d’organiser les élections des régionales prévues pour se dérouler ce mois de juin 2016. Pourtant, l’ancien premier ministre a lancé, en début de l’année, le défi que tous les chefs de régions seront élus avant le deuxième semestre de 2016. Après sa démission, la continuité de certains projets de l’Etat n’a pas été respectée et pire, l’actuel gouvernement fait tout pour éviter tout débat concernant les scrutins démocratiques visant à mettre en place des élus à la tête des collectivités territoriales décentralisées. A part les maires, tous les responsables locaux sont actuellement des fonctionnaires de l’Etat nommés par le pouvoir central. Une situation qui ne permet pas d’engager un vrai processus de développement locale basée sur le respect de l’aspiration populaire.

A part sa contribution à la décentralisation effective, les élections régionales et provinciales pourront aider à la mise en place d’une stabilité politique tant réclamée par les dirigeants. Ce sera une occasion de prouver que le régime bénéficie encore ou non du soutien populaire. Si les régionales se passeront par des scrutins directs, les résultats seront le reflet du rapport de force entre le parti au pouvoir et ceux de l’opposition. Au cas où les candidats d’Etat gagnent la majorité, les débats autour de la demande de démission du président, ainsi que l’organisation d’une présidentielle anticipée ne tiendra plus.

Dominique Val