Un été égyptien sans concession
Au moins c’est clair: malgré la célérité avec laquelle tout s’est déroulé en Egypte, et bien que les responsables des changements se soient démenés comme de beaux diables pour éviter de qualifier de « coup d’Etat » ce qui s’y est passé, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) ne s’est aucunement gêné de suspendre la participation de l’Egypte à l’organisation panafricaine. Comme la Grande île l’a appris à ses dépens, l’Egypte à essuyé un revers avec l’Union africaine qui ne démords pas de sa politique de suspendre tout Etat membre où se produit un « changement inconstitutionnel de pouvoir » jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel.
La suite on connaît – trop bien- pour étonner: selon plusieurs ONG, fermeture de plusieurs médias tenus par les islamistes, ainsi que la saisie d’une édition d’un journal, Horeyya wal Adala. Le tout assorti de l’arrestation d’employés de plusieurs médias, dont ceux d’Al-Jazira Mobasher Egypte (filiale de la chaîne qatarie Al-Jazira). Les télévisions Al Rahma, Al Nas, Khalijia (salafiste) ont également été coupées.
Mais qu’on ne se voile pas la face, le renversement du premier président démocratiquement élu en Egypte met tout le monde dans l’embarras surtout en Occident, et à l’instar des Etats-Unis qui ont exprimé leur inquiétude quant aux arrestations à la chaîne qui se sont succédé à l’encontre de Mohamed Morsi et sa « bande ».
Reste à savoir – et voir – comment la communauté internationale, et l’Union africaine vont s’y prendre pour résoudre ce nouvel imbroglio politique. En tout cas, l’antagonisme vieux de près de 60 ans entre les militaires et les frères musulmans n’a jamais pu être surmonté, le printemps arabe n’a rien apporté de bon pour l’Egypte apparemment, reste à voir ce que pourra apporter de bon cet « été égyptien »…