Le secrétaire général de la Commune urbaine d’Antananarivo a annoncé hier que pour la réhabilitation des routes de la Capitale, l’institution n’a obtenu aucune aide de la part de l’Etat central, et surtout pas venant de la subvention du Fonds d’entretien routier (Fer) !

Il faut d’abord rappeler en premier lieu que l’Etat a pris sa part de responsabilité depuis belle lurette et mieux, n’a pas attendu le « main-tany » ou la saison sèche pour le faire. Et bien sûr, cela ne concerne pas uniquement le volet de la réfection des rues. Souvenons-nous que Lalao Ravalomanana, le maire de la Capitale ainsi qu’un de ses adjoints, ont déclaré dès leur prise de fonction qu’ils ne vont pas ramasser les ordures des habitants d’Antananarivo. Ces derniers ont évoqué un problème de tutelle du Service autonome de maintenance de la ville d’Antananarivo (Samva) et exigé au préalable que le service en question passe sous leur coupe. Ce qui est tout à fait contraire à loi puisqu’une collectivité territoriale décentralisée d’une certaine catégorie n’est pas autorisée à avoir sous sa tutelle un organisme rattaché. Cela pourrait être le cas du Corps des sapeurs- pompiers de la Ville d’Antananarivo mais depuis que l’ancien président Marc Ravalomanana – donc le mari de la maire ! -, du temps où il était encore sur le trône – a fait perdre une partie de ses attributions mentionnées dans le statut particulier de la ville d’Antananarivo, et ce,  en dégradant la catégorisation de la Cua, ce corps est passé sous la tutelle de la direction du cabinet  du maire ou du président de la délégation spéciale. Mais tous savent que c’est uniquement une tutelle purement technique, et ce, par rapport aux textes en vigueur, puisque depuis la nuit des temps, l’exécution de la tâche revient entièrement à la Cua. Tous les maires et/ou les présidents de la délégation spéciale qui se sont succédé à la tête de la ville des mille, se sont mobilisés et mobilisé toutes les ressources nécessaires pour ramasser les ordures de Tana. D’ailleurs, le premier service que la ville doit à ses habitants, est de s’occuper de la voirie publique ! Evidemment, le régime n’est pas tombé dans ce piège à c…  tendu par le nouveau maire et après un court moment de rappel à l’ordre, le ministère de l’Eau, de l’hygiène et de l’assainissement – alors entre les mains de Ndahimananjara Johanita – a retroussé les manches  pour rendre la propreté à la Capitale de Madagascar.
Rappelons-nous aussi des inondations constatées partout dans la ville dès la tombée de la pluie. Encore une fois, c’est l’Etat, par l’intermédiaire du département de l’aménagement du territoire, qui a pris soin de nettoyer les canaux d’évacuation d’eaux usées et d’eaux de pluies, et ce, durant la saison pluvieuse. Pour les routes de Tanà, plusieurs ministères se sont donné la main, à plusieurs reprises, pour les rendre bien praticables. C’était le cas à Andravoahangy devant l’ancien Soloprix, à Andohan’i Mandroseza, à Analamahitsy, à Anosy et Andrefan’Ambohijanahary, à Andraharo, et partout dans la ville. Actuellement, il ne reste plus que quelques nids de poule alors qu’auparavant, les routes de Tana étaient ornées d’abris pour … éléphants !
Mais là où le bât blesse, c’est quand le secrétaire général de la Commune urbaine d’Antananarivo parle de la subvention venant du Fonds d’entretien routier. Ce monsieur a sûrement déjà pris sa retraite depuis plusieurs années puisqu’il ne sait pas que le fonds en question provient en grande partie de la taxe sur les produits pétroliers. Par conséquent, le Sg de la Cua qui n’est autre que le Dg de la société Alma appartenant au groupe Tiko, ne sait pas que cela fait des années que les compagnies pétrolières à Madagascar n’ont versé aucun ariary dans les caisses du fonds d’entretien routier. En réalité, l’équipe dirigeante de la Cua jette gratuitement les fautes aux autres et évidemment, essaie de masquer leur incompétence flagrante en matière de gestion d’une collectivité territoriale décentralisée qui plus est la première ville de Madagascar.
Et d’où une grande campagne médiatique au cours de laquelle tous les supports étaient représentés pour montrer comment on bouche d’un goudron froid le mètre carré d’une route trouée d’avance pour  faire la démonstration. Mieux ou pire, c’est selon, la mairesse de la Capitale était toute joyeuse en avançant qu’il s’agit d’une manne tombée du ciel ! Quant aux besoins réels de la population tananarivienne qui vit toujours en faisant une queue d’une centaine de mètres durant plusieurs heures pour remplir un bidon jaune de 20 litres, qui se trouve toujours dans le noir dès la nuit tombée et où l’éclairage fait aussi défaut dans les ruelles, qui doit subir des heures d’embouteillage chaque jour, et entre autres, qui reste dans des immondices faute d’assainissement dans les quartiers , aucune solution n’est avancée après plus de 11 mois à la tête de la ville d’Antananarivo. Bref, la fête d’hier ressemble étrangement à un flagrant délire !

Jean Luc RAHAGA