Le jeu des couleurs
Que ce soit dans nos Smartphones, dans nos tablettes ou dans nos ordinateurs, on a tous vu au moins une fois des jeux où le but était de rassembler les mêmes couleurs pour empocher les points. Que ce soit Candy crush, Soda crush, zuma ou color switch, on y a tous joué au moins une fois. Même dans notre plus tendre enfance, nous avons été éduqués avec des bâtonnets de couleur ou encore des jeux où il fallait réunir les couleurs de l’arc en ciel et tant d’autres. Ces jeux là semblent très attractifs et très addictifs en même temps. Les enfants et même les parents actuellement sont là, scotchés pendant des heures et des heures durant. La mode s’y est mise aussi à un moment avec les couleurs flashy ou fluo, puis les « colorblock ». Tout ce qui est rempli de couleur semble réellement attachant et captivant. L’on comprend mieux pourquoi le recours au jeu de couleur est pour certaines personnes devenu essentiel. Même adopté comme art de vivre ou art de survivre à Madagascar dans un domaine bien précis.
Pour l’éveil de l’enfant ou pour lui assurer un développement psychologique et pédagogique en bonne et due forme, il est conseillé de le faire évoluer dans un environnement en couleur. Dès sa naissance, le bébé se développe à un rythme accéléré. Entre 0 et 6 mois, le bébé s’intéresse déjà à ce qui l’entoure. Il est en mesure de reconnaître les personnes et les objets connus, de distinguer le jour et la nuit et de coordonner diverses actions, par exemple saisir un objet pour le porter à sa bouche. Rajouter les couleurs à son environnement ne serait donc que plus bénéfique à son développement cognitif. Les couleurs ont un impact sur l’humeur de nos enfants et ça les anciens le savaient déjà. Cependant, il ne faut pas peindre la chambre dans les couleurs sorties tout droit du pays des merveilles, car n’oublions pas que les enfants grandissent et que leurs goûts changent. Ainsi, les couleurs sont conseillées mais trop de couleur ou trop de nuance perdrait à coup sur l’enfant. Ensuite, le jeu des couleurs n’est pas seulement valable en belotte lorsqu’on veut rester plus longtemps à la table des joueurs ou lorsqu’on veut jouer une mauvaise main. Quand on est ni « tout A » ni « sans A », on joue à jouer les deux en même temps. En quelques sortes, il suffit juste de se conformer à la couleur appelée par les autres joueurs. Et dans le cas où on ne possède pas cette couleur, on joue un atout et c’est gagné.
Dans l’univers plus complexe qu’est la politique, le jeu des couleurs est aussi très prisé. On ne parle plus de l’enfant et de son développement, quoiqu’il puisse y avoir une similarité. Mais nous y reviendrons. La relation avec la belote est plus facile à établir. En effet, en politique comme en belote, quand on a malheureusement une mauvaise main, il suffit de jouer la couleur. Plusieurs de nos politiciens nous ont fait une démonstration dès l’aube de la Quatrième république. Vous nous direz que ce ne sont pas les premiers, et bien oui, ce ne sont pas les premiers. Ils sont tout simplement cités car ils ont juré d’opérer des changements dans les pratiques de ce pays. Pourtant, ils n’ont fait que les portés à leurs plus hauts niveaux. Jamais dans l’histoire d’aucune république dans toute la planète, dans toute la galaxie et même dans tout l’univers on n’a entendue de pareilles sottises. Certes, ce n’est plus un fait d’actualité mais il est nécessaire de le rappeler en espérant que plus personne ne fera d’absurdité de ce genre. Bref, le parti au pouvoir semble être un expert du jeu des couleurs, un magicien même. Qui arrive à transformer n’importe quelle couleur, même neutre, en bleue royal flamboyant. Sauf qu’ils ne sont pas les seuls responsables, car un magicien a besoin d’acolyte. Alors la responsabilité incombe aussi à ces acolytes sans grande conviction qui n’hésitent pas à berner n’importe lequel de ses électeurs, en changeant de couleur à chaque fois.
Cependant, il est de notre devoir de mettre en garde ces derniers, vu notre rôle d’éducateur. Car comme l’enfant qui se perdrait facilement dans les multiples couleurs de sa chambre, il est dangereux de jouer avec trop de couleur. A la fin, on finira avec des habits ou des cravates « arc-en-ciel » qui passeront très mal au niveau du public déjà dégouté de ce caractère frivole. D’ailleurs, le jeu des couleurs rapporte très peu de point en belote.
Ny Aina Rahaga