Instabilité politique – Aggravation des délitements des liens sociaux entre les Malgaches
En tant que pays africain, Madagascar n’échappe pas à un constat : les crises politiques en Afrique affectent souvent les institutions engluées dans l’étau du complexe conflictuel. C’est pourquoi, leurs effets, très souvent négatifs, perturbent les interactions économiques, sociales et politiques. Du fait de la perturbation des règles de coordination entre les agents économiques, le pays voit aujourd’hui ses indicateurs économiques et sociaux décliner drastiquement. Au-delà de cette situation économique, les autres coûts de la crise politique malgache sont aussi politiques et sociaux. Si l’on observe aujourd’hui une certaine polarisation de la société malgache, et surtout une instrumentalisation des institutions qui ignore l’existence des lois, c’est notamment à cause de cette situation d’instabilité politique. De fait, ces institutions, à l’instar des institutions juridictionnelles, censées jouir d’une certaine indépendance, reflètent des actes contraires.
Cependant, la non-application des termes de l’accord de Maputo qui prévoyaient un partage de pouvoir entre les différents protagonistes de la crise, aura entraîné dans son sillage une certaine polarisation des partisans des différents protagonistes. Ce qui est de nature à accentuer le délitement des liens sociaux entre les citoyens malgaches. On le voit donc, la crise politique en cours pèse lourdement sur l’avenir de Madagascar.
Election à tout prix
« L’arrivée de la délégation de la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc) et des autres membres du Groupe international de contact (GIC) au pays ne changerait rien vu qu’ils sont ferme sur leurs décisions », affirme Randriampilamanana, un parlementaire issu de la mouvance Ravalomanana. Seules les élections pourraient résoudre le problème que la Grande Ile connait depuis quatre ans. « L’initiative des Chefs religieux du Conseil œcuménique des Eglises de Madagascar (FFKM) constitue une porte à la sortie de crise crédible », ajoute-t-il. Quoi qu’il en soit, cette opération vient nous rappeler que jusqu’ici les citoyens neutres de cette crise ne se sont pas encore fait réellement entendre. Par contre, l’appel à la voix des urnes se fait de plus en plus entendre.
Vahatra Ny Aina