« Un piège pour les journalistes », selon Fetra Rakotondrasoa
Des journalistes de divers organes de presse se sont réunis à Antanimena, hier, pour discuter du projet de loi sur la Communication. Dans l’avant-projet élaboré par les journalistes, et ce, en collaboration avec le ministère de la communication et les représentants du Pnud, il était clairement mentionné que « le présent code abroge l’article 20 de la loi sur la cybercriminalité ». Cet article stipule que tout auteur de diffamation aussi bien par voie orale, écrit, photo, image, affiche ou encore par voie électronique est susceptible de sanction, notamment de 2 à 5 ans d’emprisonnement ou d’une amende de 2 à 100 millions d’ariary. Lors de son passage au sein du Conseil des ministres, cette remarque a été rayée du projet. Ainsi, bien que la dépénalisation des journalistes y soit stipulée, ces derniers restent donc confrontés à l’article 20 de la loi sur la cybercriminalité. « On nous a tendus un piège et pire, les simples citoyens qui oseront dénoncer les magouilles des dirigeants et des hauts responsables étatiques subiront également les même sorts », a souligné Fetra Rakotondrasoa, journaliste. Pour mieux se faire entendre, ce dernier s’est référé aux réseaux sociaux qui restent actuellement un moyen de communication le plus recouru. « Une fois le projet de loi voté, il n’y a pas que les journalistes qui vont payer le prix et personne n’en sera épargné », poursuit-il. En effet, le nouveau code de la communication remet en cause la liberté d’opinion, d’expression et celle de la presse, selon ce dernier.
Déclaration
« Le 3 mai dernier, le ministre de la Communication a encore confirmé qu’aucune modification n’a été apportée sur l’avant projet. Le Président de l’ordre des journalistes a également rassuré les patrons de presse, lors de la dernière rencontre avec le Premier ministre, que toutes les propositions ont été retenues. Nous les avons fait confiance mais grande fut notre surprise quand le ministre lui-même a fait part, par courriel, la version finale du projet présenté au Conseil du ministre. Décidément, on a voulu tendre un piège aux journalistes », a souligné Lalatiana Rakotondrazafy. Les journalistes présents se sont convenus de faire une déclaration interpellant les autorités et alertant l’opinion publique. Une copie des résolutions prises a été déposée auprès du Senat. Le président de l’ordre des journalistes a également tenu à apporter plus d’explications sur les modifications apportées, selon toujours la décision des journalistes présents à la réunion.
Rlm