Remblayage à Tana – Le maire de la capitale complice
Décidément, rien n’étonne plus de la part de nos dirigeants actuels. Cette fois-ci, c’est au tour de la maire de la commune urbaine d’Antananarivo (Cua) de semer la pagaille. Peu après son arrivée à la tête de la mairie d’Antananarivo, la commune avait sortie un arrêté municipal portant le numéro 001- CUA /CAB.15 dont la teneur était claire : les travaux de remblaiement et de déblaiement dans la commune urbaine d’Antananarivo sont suspendus. Un arrêté précisément du 7 octobre 2015, date depuis laquelle la Cua se vante de n’avoir accordé aucune autorisation pour des travaux de ce genre. D’ailleurs, son entrepreneur de mari s’était, à cette époque, arrogé le mérite de cette initiative dans les bas-quartiers de Tana. En arguant que plus aucun étranger ne spoliera les terres cultivables et les habitations des malgaches. Pourtant, revirement de situation car aujourd’hui, on sait que des remblayages sont faits du côté du Marais Masay avec une autorisation de la Commune Urbaine d’Antananarivo. Il s’agirait, selon nos sources, d’un opérateur hôtelier mauricien qui cherche à construire un grand hôtel en vue du Sommet de la Francophonie. Pourtant, à notre connaissance, l’Etat se charge déjà des préparatifs concernant ce sommet.
De la fourberie
D’ailleurs, questionné sur le sujet, Mamy Rajaobelina, Directeur Général du Comité d’Organisation du 16ème Sommet de la Francophonie à Madagascar a souligné que l’Etat n’a pas fait appel à cet opérateur. Ces travaux n’ont donc rien avoir avec l’organisation du Sommet prévue en novembre. Il s’agit tout simplement d’une initiative privée avec l’accord des responsables au sein de la Cua, à commencer par la maire. A croire qu’il s’agit d’une bonne combine ou d’une bonne affaire de plus réalisé par la Cua. En fait, l’autorisation qui se trouve entre les mains de l’entrepreneur date de 2008 mais grâce à la crise de 2009, les travaux n’ont pas été effectués. Actuellement, face à la reprise de ces activités, illégales, la police municipale s’est mise à la recherche des initiateurs de cette reprise. Que se passera-t-il quand ils arriveront devant la maire en personne ? Le plus gros des problèmes que causent ces remblayages de terrains sont sans nul doute les inondations. En effet, les terrains ou marais sensés accueillir les déversements et eaux de pluie dans la ville sont les sites de prédilection des remblayeurs. Selon les techniciens, l’interdiction ne doit souffrir d’aucune exception au risque de remettre sous les eaux la ville, déjà en manque de canaux d’évacuation. De ce fait, non seulement la Cua ne prend pas ses responsabilités mais devient fourbe et complice pour noyer la ville des milles.
Regis Kabary