L’Arema, le parti politique de l’Amiral rouge, fête ses 40 années d’existence mais en réalité, Didier Ignace Ratsiraka est devenu Chef de l’Etat, le 15 juin 1975, après un directoire militaire dirigé par le Général Gilles Andriamahazo. Cette étape a duré un peu plus de 4 mois puisque le directoire militaire a pris le pouvoir après l’assassinat du Colonel Richard Ratsimandrava, le 11 février 1975.

Pour le Capitaine de frégate Didier Ratsiraka, ce sera pour une très longue aventure de 16 années, dans un premier temps, et ce dernier détient le record absolu de longévité au sommet de l’Etat et à coup sûr, encore pour des siècles. Une semaine après, le premier gouvernement a vu le jour avec le Lieutenant-Colonel Joël Rakotomalala comme Premier ministre, et déjà, Ampy Portos occupait le poste du ministre de l’intérieur. Y figurait aussi le premier cercle de fidèles de l’Amiral rouge, à savoir Sibon Guy à la défense nationale, le docteur Jean-Jacques Séraphin à la tête du ministère de la santé, et entre autres, le ministre Simon Pierre. Après la disparition de Joël Rakotomalala dans un accident d’avion, Jean-Jacques Rakotoniaina fut nommé Premier ministre puis remplacé par la suite par le Général Désiré Rakotoarijaona, puis par le Colonel Ramahatra.

Lait de soja

Rappelons aussi que Didier Ratsiraka fut réélu deux fois président de la république, en 1982 et en 1989, et le pays a pris un virage rouge en optant pour la révolution socialiste. Les années Ratsiraka sont marquées par l’investissement à outrance, et entre autres la création d’une Epp par fokontany, d’un Ceg par commune, d’un lycée par district et d’une université par province ! Figurent parmi les réalisations de l’Amiral que se souviennent les « zaza ankehitrio » devenus adultes aux cheveux grisonnants, sont, par exemple, le lait de Soja fabriqué par la société Lalasoa que les jeunes d’antan apprécient particulièrement, les « Tsaky pop » pour les plus démunis, et le petit bâteau

« Rotsirotsy » pour la ballade sur le Lac Anosy. De son côté, Céline Ratsiraka n’est pas en reste puisque la première dame de l’époque a créé des milliers d’Akanin-jaza tandis que les

« Vehivavy Arema » sont toujours prêtes à se donner la main pour les œuvres sociales.

Revenu au pouvoir en 1996, après 3 années de descente aux enfers pour les malgaches puisque le pays a été tenu par des gars du « Ento miakatra ity firenena ity », le

« Rusé », selon Jacques Foccart, a ramené la stabilité politique et un développement situé entre 4 à 5% de croissance économique. En tout cas, beaucoup se rappellent que durant la deuxième république, les jours fériés sont nombreux – comprenant le 15 juin et le 30 décembre -, mais surtout, les autorités n’ont jamais raté les … ponts !

J.L.R