Benja Gasy – Magistral concert classique à l’Ifm
Ceux qui sont venus à l’Institut français de Madagascar (Ifm) pour assister au 69ème concert classique de midi ont été transportés dans un autre monde. Un univers où la musique malgache prend de l’ampleur et jouée d’une manière très originale. Hier, on peut dire que le rendez-vous mensuel organisé par Madagascar Mozarteum était exceptionnel car si beaucoup s’attendaient à un simple concert standard, ils ont eu plus que ça : prestation, décoration et même sonorisation étaient au top.
Habituée aux fameux pianos, guitares, violons et autres instruments, l’assistance ne pouvait qu’être étonnée face à une scène bien décorée d’instruments exclusivement malgaches : kabosy, trompette, aponga, valiha, marovany, lokanga, jejy, ou encore les sodina. On dévorait déjà aux yeux l’ornement prenant un style malagasy, mais l’on ne pouvait pas encore imaginer ce que le groupe présentera sur scène.
Soudainement sorti de la loge, bien préparé et habillé, Benjamina Randriamalala, multi-instrumentaliste et fondateur du groupe accompagné de ses fidèles compagnons se présentent vite fait, pressés de donner la première note. Il suffisait de deux morceaux pour que les inconditionnels se fassent transportés dans les époques de la royauté, « Falifaly » et « Iarivo mifaly » qui mettaient à l’honneur les belles sonorités merina. Mais le voyage musical à travers les six régions de l’Île dans leurs originalités et traditions ne s’arrête pas là. Benja Gasy est le genre d’artiste qui maîtrise plusieurs rythmes et danses. Du tsapiky à l’état pur, du Horija… on se croirait dans les régions sud de l’Ile, d’ailleurs les danseuses étaient dans ses plus belles formes, donnant une envie aux spectateurs de se lever et danser sur place. Bref, une tournée d’horloge ont suffit pour visiter tout en rythme et en couleur différentes places de Madagascar. Le leader du groupe a même interprété la célèbre « Tristesse » de Chopin sur son « Begah », un instrument en bois précieux, en forme de coeur et conçu de ses propres mains, pour le grand bonheur du public.
T.A.