Andasibe-Mantadia – Des chercheurs ont enregistré 496 chants de lémuriens
Le Indri indri est la seule espèce de lémurien qui chante. Ces primates, en danger critique d’extinction, vivent en petits groupes constitués de la femelle dominante, du mâle et des progénitures (un très jeune immature et un ou plusieurs lémuriens matures).
Lors d’une étude, scientifique, des chercheurs ont enregistré 496 chants au parc national d’Andasibe-Mantadia et à la forêt de Marimizaha, tous les deux situés à Madagascar. Ensuite, ils ont analysé par ordinateur différents paramètres de chant tels que le ton, le rythme ou encore la synchronisation. Ainsi, ils ont découvert que les jeunes lémuriens matures de la famille ont un chant volontairement dissonant par rapport au couple parental : ils « chantent faux » et de manière asynchrone, alternant des notes chantées par le couple dominant avec des notes de leur invention. Selon l’équipe de scientifiques, si les jeunes chantent aussi mal c’est… pour se faire remarquer. En effet, d’après Giovanna Bonadonna, également auteure de l’étude : « Le chant synchronisé ne permet pas de faire connaître la personnalité de l’animal. Il est donc logique que les jeunes Babakotos, encore soumis aux parents, chantent en antiphonie (alternance de deux chœurs distincts) ». L’objectif des juvéniles est donc de marquer leur individualité tout en contribuant à la protection du groupe. Si les lémuriens nouvellement matures tiennent autant à se démarquer de leurs parents, c’est dans le but d’alerter d’éventuels partenaires sexuels de leur présence à proximité.