Le rapport mondial sur la nutrition est sorti ce 14 juin dernier. Pour faire court, c’est un examen annuel complet et indépendant de l’état de l’alimentation dans le monde. Il a été mis en place en 2013 et sert désormais à suivre la réalisation des Objectifs de développement durable en termes de nutrition. Et pour cette année 2016, Madagascar figure dans les 5 premiers pays touchés par la malnutrition chronique. C’est officiel, la malnutrition existe donc bel et bien. Malgré les différents démentis des autorités sur la situation alimentaire, désormais on ne peut plus fermer les yeux sur cette réalité. Lors de son passage à Madagascar, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon a déjà tiré la sonnette d’alarme sur la famine qui sévit dans le Sud. Ce compte rendu vient donc confirmer ce qui a déjà été. L’impact de cette expertise est cependant beaucoup plus important parce qu’il fait une comparaison sur la situation de chaque nation par rapport aux autres. En effet, le rapport a été lancé simultanément dans plusieurs pays du monde. C’est un miroir des succès mais surtout des échecs de l’atteinte des objectifs de nutrition intergouvernementale. Par ailleurs, cette troisième édition se concentre sur le thème de la prise et engagements de la mesure Smart sur la nutrition et l’identification de ce qu’il faudra faire pour mettre fin à la malnutrition sous toutes ses formes en 2030.

Il faut connaître que la malnutrition touche près d’une personne sur trois dans le monde. Elle peut se manifester de bien des façons : problèmes de croissance et de développement chez l’enfant, des personnes qui n’ont que la peau sur les os ou qui sont moins résistantes aux infections ou des personnes en surpoids. Pour ce qui est de Madagascar, il ressort 128ème sur 132 pays en termes de malnutrition chronique, juste avant la Papouasie Nouvelle-Guinée, l’Erythrée, le Burundi et le Timor-Leste. C’est un constat éloquent vu la situation qui prévaut sur la grande île depuis maintenant plusieurs années, sans parler de la sécheresse qui perdure dans le grand sud. A l’opposé de la liste, le peloton de tête est d’abord mené par l’Allemagne, ensuite la Chili, l’Australie, les Etats Unis et la République de Corée avec Sainte-Lucie. Pour faire état de la situation alimentaire mondiale actuellement, il faut donc savoir que 159 millions d’enfants souffrent d’un retard de croissance, et que 50 millions sont atteints de dépérissement alimentaire. Par ailleurs, 41 millions d’enfants quant à eux sont touchés par le surpoids et 2 milliards d’adultes sont en surpoids ou en état d’obésité.

Seheno Kely