Le silence des agneaux
Des meurtres épouvantables, un psychopathe cannibale emprisonné à vie et des revirements de situations qui lui ont valu cinq oscars majeures en 1992. Voila ce qu’on retrouve dans « Le silence des agneaux », une saga qui a fait fureur il n’y a pas si longtemps que cela. Il semble qu’à Madagascar, on soit entrain de tourner ce qui sera le quatrième volet de ce film qui peut être considéré comme une perle du septième art. De notre côté, la question concerne plutôt le quatrième pouvoir et l’ensemble des Malgaches, bien qu’il s’agisse encore cette fois de meurtres épouvantables, de psychopathes cannibales et bien sur de bouleversements à n’en plus finir, à en perdre la tête comme on dit si souvent. En effet, on en perd la tête à force de la tourner tellement il y a tant à voir dans tout ce foutoir qu’est la situation du pays actuellement. Un vrai bordel que même toutes les mères dévouées de la Nation entière n’arriveraient pas à arranger, pire que la chambre de 1 000 garçonnets si l’on peut se permettre la comparaison, quoiqu’encore un peu trop légère.
Un vrai foutoir que sont nos rues actuellement, surpeuplés de marchands ambulants surtout à l’approche de la fête nationale. Accentué ensuite par les embouteillages à n’en plus finir, qui nous font dire « j’aurai pu aller jusqu’à Antsirabe et revenir que ça n’aura pas encore bougé ». Embouteillages ponctués à chaque petit mètre de nids d’autruches que l’on avait promis de recouvrir mais pourtant, dix siècles et des poussières plus tard sont toujours là. Mais voila, on est trop civilisé et on ne veut pas rajouter aux malheurs de la population encore plus de déception qu’on n’en parle plus depuis belle lurette. Voyez comme on tient à ce qu’il n’y ait pas tant à supporter pour les malgaches qu’on n’en dit pas trop. L’histoire nous jugera surement d’avoir mis en sourdines les maux de cette société déjà bien mal en point, ou d’avoir cruellement manquer à notre devoir. Mais on accusera sur nous-même du fait qu’on cherche, nous, le bien-être de cette société qui nous tient à cœur, à nous. Un vrai foutoir que ce chantage concernant la diffusion de l’Euro 2016 sur la chaine nationale. Déjà au début, nous n’avons pas eu droit à la Champions’league que tous pourtant attendait. Alors nous avons pris sur nous, comprenant que l’Etat est mal du côté financier et doit faire des économies -ou pas- en prévision des évènements à venir et qui sûrement vont rapporter gros – les vrais bénéficiaires restent à identifier encore – pour le pays. Alors, on nous a promis l’ensemble des trente-deux matchs, la totalité, de l’Euro en guise de récompense de notre patience et de notre compréhension. Mais bouleversement, voilà qu’on ne reçoit finalement rien sur la télévision nationale. On ne sait ni comment ni pourquoi la promesse de quelques jours heureux nous a été retiré. L’espoir de 90 minutes de répits pour toute une journée s’est envolé comme par magie du jour au lendemain. Malgré cela, on ne dit rien, on rejoint la couche pour jouir pleinement des trois heures de sommeil dont on dispose chaque jour. Voyez qu’il n’y a pas besoin de faire quoi que ce soit pour qu’on fléchisse encore une fois de plus devant ce bon vouloir qui pourtant nous peine de la levée jusqu’au coucher. Mais foutoir que cette loi sur la cybercriminalité, ce code de la communication hypocrite et toutes ces mises en scène pour faire croire que tout va bien. Des discours jolis comme des cœurs comme quoi la relance économique est en marche, que la liberté d’expression est acquise, que le Malgache n’est pas pauvre jusqu’à preuve du contrairn, ou que le délestage n’existe plus mais qu’il s’agit de coupure de courant tout simplement.
Il y en a assez de ce foutoir et viendra le jour où l’agneau sortira de son silence. Le jour viendra où il se rendra compte qu’il n’est pas un simple mouton de troupeau et qu’il mérite mieux comme traitement dans son pays natal. Ce jour-là, on ne pourra en aucun cas faire comme si de rien n’était, en respect de ce code hypocrite. Dans le silence des agneaux, le psychopathe cannibale poursuit le médecin qui l’a interné dans le but d’en faire son quatre heures. Espérons qu’il n’en sera pas ainsi dans ce quatrième volet qui est entrain de se dessiner sous nos yeux. Car cette fois, même toute la dévotion de tout une armée de fidèle en bleue ne suffira pas à taire ce qui doit être dit. Car le pays est ce qui importe, non pas les intérêts personnels de quelques susceptibles allergiques à la critique et qui ne veulent entendre que des louanges et des « alléluias » tout au long de leurs vies.
Ny Aina Rahaga