Une victoire est en cours pour les adeptes du concept de réconciliation nationale. En effet, le projet de loi est déjà entre les mains des deux chambres. Ce texte se focalise surtout sur la création du Conseil Fampihavanana Malagasy (Cfm), ses missions, ses attributions, sa composition ainsi que ses modalités de fonctionnement. Rasolo André, l’une des figures emblématiques de la réconciliation nationale depuis l’époque Zafy Albert, a déjà précisé que ce projet de loi numéro 010/2016 du 20 mai 2016 devra être adopté au Parlement avant la fin de cette première session ordinaire. L’objectif est d’accélérer la mise en place effective du Cfm prévu être opérationnel d’ici juillet-août. Ce conseil qui va être composé de 18 membres dont 6 désignés par le chef d’Etat et 12 représentants des six faritany va se concentrer dans le concept « vérité, justice, pardon, amnistie et réconciliation ».

Pourtant, la réalisation des résolutions des assises nationales dépend de la concertation de plusieurs entités notamment de la décision du président de la République. Or, ce dernier se trouve dans l’impossibilité de réaliser certains points, en particulier la dissolution des institutions sauf la présidence. En ce qui concerne l’amnistie, la liste des bénéficiaires dépendra en grande partie des avis et recommandations de la commission spéciale indépendante au sein de la Cour suprême. Même cas pour ceux qui se battent pour recevoir les indemnités prévues dans le fond national de solidarité. Celui-ci sera géré par la caisse nationale de réparation et d’indemnisation.

En somme, la continuité du processus de réconciliation nationale s’oriente actuellement vers la création des structures mais non pas dans la réalisation des aspirations de ceux qui ont participé aux assises nationales. En fin de compte, les personnalités qui occuperont les sièges au sein du Cfm vont largement s’enrichir par rapport aux anciens détenus politiques qui ont tout perdu à cause des crises entre 2002 et 2014.

Dominique val