Les yeux seront tous braqués vers une petite île de l’océan Indien et ses 22 millions d’habitants d’ici la fin de la semaine, si ce n’est déjà le cas en ce moment. A l’occasion de la fête nationale, nous serons plus que jamais observer de par le monde. En effet, 56 années d’indépendance ce n’est pas rien face à des pays qui n’ont recouvert la leur que dans le courant des années 90 comme le Vietnam par exemple. Un pays qui, de plus, a souffert d’une guerre de plus de trente ans que l’on connait sous l’appellation de la « Guerre du Vietnam ». Nos dirigeants accueilleront certainement des invités de marque, des ambassadeurs jusqu’ici, mais aucun chef d’Etat pressenti ou annoncé encore. Des invités de marque malgré tout. Ces festivités marqueront à jamais la mémoire nationale, compte tenu des évènements actuels et la situation dans laquelle le pays se trouve maintenant. Il est plus que jamais question de l’image de Madagascar, du peuple malgache et surtout de ses dirigeants.

Il est un adage qui dit que tout peuple a le dirigeant qu’il mérite. Les dirigeants ne sont donc que le reflet même du peuple. Et si on se réfère à cela, on pourrait dire que bon  nombre de malgaches sont irresponsables, corrompus, avides de pouvoir et cupides. Quand on y pense bien, rien ne semble contredire ce constat si déplorable soit-il. Quand on marche dans la rue et qu’on voit le nombre de gens qui jettent encore leurs ordures par terre, juste à quelques centimètres de la poubelle. Quand on voit ces personnes uriner sur la voie publique, en plein jour, à la vue de tous les passants. Quand on va sur l’avenue de l’Indépendance et qu’on voit tous ces petits tas de …, vous savez de quoi il s’agit. On se dit qu’en réalité, personne n’est responsable dans ce pays. Nous avons donc des millions d’irresponsables, qui n’ont ni savoir vivre, ni le sens du bien commun et très loin d’avoir du civisme. Pourtant, on semble être étonné qu’au pouvoir, il y a tout un panel d’irresponsables à volonté. Dépourvu du sens du bien commun en dépensant les deniers publics à tout va ou en faisant primer les intérêts personnels sur tout.  Dénué de tout savoir vivre et de civisme à se parader partout en faisant un tapage insupportable avec des sirènes à casser les tympans. Honte à celui qui fait encore mine de s’étonner si ces pratiques sont aussi les siennes. Et malgré le fait que ça soit déjà un grand malheur, le fait est que ce n’est pas encore assez. Car en plus d’être irresponsables, ce sont aussi des corrompus qui n’ont aucune honte à glisser un billet de banque entre deux papiers ou à travers une poignée de main généreuse. Il est courant, habituel même, de voir ce genre de chose dans les services publics de l’Etat. En passant la porte d’entrée jusqu’au plus haut niveau, il est tout simplement impossible de passer sans donner. Pour le moindre petit bout de parchemin, il est nécessaire de savoir donner. Faute de quoi, les arrières petits-fils pourront toujours attendre que ce papier daigne leur être accordé. Pourtant, ce qui est effrayant et effarant en même temps, c’est le fait que la participation est volontaire, et de surcroît, on le fait même de bonne foi et de notre propre volonté. Volonté qui a sans doute mené dans les hautes sphères de l’Etat même des vendus cupides et intéressés. Des gens qui monnaient la moindre chose possible dans ce pays et qui vendraient sûrement leurs compatriotes pour un peu plus d’argent encore.

Le fait est que Madagascar a été faite à l’image même du malgache. D’une beauté sans pareil, au début, avec mille attraits, unique au monde. Une perle que tout le monde convoiterait et souhaiterait posséder. En effet, que ce soit l’esprit, la sagesse ou la culture malgache, d’aucuns dans le monde ne pourraient la rivaliser. La beauté et les atouts de la Grande île ne se retrouvent nulle part ailleurs. On aura beau voir les iles tropicales du pacifique, d’Asie ou peu importe dans le monde, Madagascar reste unique. Cependant, cette beauté naturelle a été dénaturée, à l’image du malgache, car le pays n’est fait qu’à son image même. Il est donc normal qu’il n’ait perdu tous ses charmes, comme le malgache a perdu sa particularité dont le « fihavanana », utilisé maintenant pour seulement discriminer ceux qui ne sont pas du même avis que nous. A l’approche de la célébration de ces 56 ans d’indépendance, il est important que chacun sache que le pays n’est fait qu’à son image.

Ny Aina Rahaga