Elles étaient un peu moins de 300 compagnies aériennes à être interdites de survoler l’espace aérien de l’Union européenne depuis le mois d’avril 2011. Air Madagascar figurait parmi elles et les Malgaches se sont vraiment sentis humiliés par cette mesure pour la simple raison que depuis que la compagnie nationale existe, ses avions ne vont à l’extérieur que pour les pays européens. Effectivement, aller à « Andafy » ne veut dire pour les Malgaches que voler vers l’Europe ou plus précisément vers la France et si durant la deuxième république, d’autres villes européennes figurent parmi les destinations du Boeing 747 « Tolom-piavotana », Paris reste le terminus même si on fait escale à Zurich et à Francfort. D’ailleurs, si on va vers les pays de l’est, il y a en ces temps-là, la compagnie soviétique Aeroflot. Bref, l’esprit des Malgaches était durement marqué par le fait qu’Air Madagascar se trouve dans le blacklist de l’Union européenne. Pire, les dirigeants et autres techniciens malgaches ont essayé plusieurs formules pour sortir de ce trou durant plusieurs années, mais rien n’y fit et chaque passage devant la commission européenne ressemblait à une suprême humiliation pour le peuple tout en entier.

Imaginations

Si actuellement, les avions d’Air Madagascar peuvent de nouveau survoler l’espace aérienne de l’Europe, c’est tout simplement parce que la compagnie a déployé énormément d’efforts. Malheureusement pour elle, le contexte est différent de ce qu’il était, il y a six ans. Il y a d’abord la concurrence féroce entre plusieurs compagnies qui, avec l’Open Sky, sont maintenant bien ancrées dans le marché étriqué du transport aérien, et ce, même pour les destinations à l’intérieur du pays. Certes, la position de transport aérien officiel du sommet de la francophonie l’avantage par rapport à d’autres, mais on sait que les autres compagnies ont aussi réussi à fidéliser une grande partie de la clientèle venant d’Europe et des autres pays du monde.

Par conséquent, Air Madagascar devrait faire preuve de beaucoup d’imaginations pour reconquérir sa part de marché et reprendre sa place au niveau régional et même continental.

J.L.R