L’insécurité atteint son paroxysme dans le sud de l‘île. Dans la matinée d’hier, en l’espace de quelques heures, deux attaques de voitures, perpétrées par 70 bandits, ont eu lieu au croisement de Berenty au niveau de la RnT 15 entre  Beroroha et Ankazoabo. Le premier assaut a visé un camion du ministère de la Défense nationale  avec 17 éléments armés à son bord. Bilan provisoire, 3 gendarmes ont été gravement blessés et ont dû être évacués d’urgence à l’hôpital. Visiblement, les dahalo avaient l’intention de voler des armes de guerre chez les hommes en treillis.

La seconde attaque, 3 heures plus tard, sur le même endroit, a ciblé un taxi-brousse transportant des passagers et des bagages. Le bilan de ce désastre est lourd puisque 27 personnes dont un maire et un gendarme seraient tués pendant l’assaut selon le ministre de la Défense. Quatre autres personnes dont l’une d’elles touchée par balle seraient également grièvement blessées. Le député de Beroroha a lancé hier, un appel de détresse en direct aux membres du gouvernement réunis à Tsimbazaza pour que des mesures soient prises tout de suite afin de prendre en main les blessés et récupérer les morts. Aux dernières nouvelles, 50 gendarmes ont été envoyés sur le lieu du drame pour assurer la sécurisation d’urgence.

Cette double attaque est un message fort lancé aux dirigeants et forces de l’ordre que les malfaiteurs manifestent leur mécontentement  de par l’installation de l’unité spéciale anti-dahalo. C’est un défi contre le projet de maintien de la paix durable dans le sud de la Grande Île. Les observateurs de la vie nationale craignent, par contre, que l’actuelle recrudescence d’attaques de dahalo est la suite logique de l’évasion massive des prisonniers de la maison de force de Toliara. En effet, près de 27 dangereux détenus seraient encore en cavale actuellement. Les responsables locaux estiment que ces évadés ont pris refuge au fond de la forêt et risquent de rejoindre le rang des dahalo.

Cassandra Kassie