France – Réquisitoire contre ceux qui bloquent la sortie de crise
Depuis 2009 et en cinq célébrations du 14 juillet avec trois différents ambassadeurs, la France n’a jamais tenu un discours aussi fort contre le blocage du processus de sortie de crise à Madagascar. L’ambassadeur a affirmé que les Malgaches ne méritent pas la situation dans laquelle ils se trouvent à cause de la volonté de certaines personnalités politiques non seulement de prendre le pouvoir mais d’y rester pour toujours. Pour lui, la Grande Ile et sa population méritent mieux que la pauvreté qui ne cesse de s’aggraver depuis le demi-siècle d’indépendance.
Face à la situation qui prévaut actuellement dans le pays et notamment la persistance de la crise, François Goldblatt a réitéré la position de la France qui est finalement celle de l’ensemble de la communauté internationale. Pour lui, les événements de ces deux derniers mois sont inacceptables. D’abord la décision de la Cour électorale spéciale (CES) qui a validé des candidatures pour lesquelles la communauté internationale a déjà indiqué son opposition. Il a également dénoncé la volonté de certains candidats controversés de maintenir leurs candidatures même si cela a hypothéqué la réussite du processus de sortie de crise. L’ambassadeur a donc justifié les sanctions contre ces candidats controversés. Il a affirmé que la décision a été prise au plus haut niveau de l’Etat à Paris. Pour lui, la faute qui est à l’origine des sanctions n’est pas imputable à la communauté internationale. Selon le diplomate, celle-ci a déjà interpellé les responsables politiques malgaches plusieurs fois mais ces derniers ont fait la sourde oreille. La France tient donc à maintenir son refus de permettre aux éléments qu’elle considère comme des facteurs de blocage du processus de sortie de crise de mettre les pieds sur son territoire. Cela a commencé dès hier. Les trois candidats controversés (Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana et Didier Ratsiraka) n’ont pas été invités contrairement au reste des 41 personnalités dont les candidatures ont été validées par la CES.
Elections
Quoi qu’il en soit, François Goldblatt a réaffirmé que la France n’entend pas abandonner Madagascar. Seulement, il a prévenu qu’au cas où la crise persiste et que les responsables politiques continuent de bloquer le processus de normalisation politique, la Grande Ile pourrait perdre l’intérêt des grands pays. Il a précisé que d’autres événements intéressent la communauté internationale et celle-ci ne peut pas attendre Madagascar qui semble faire du surplace alors que le reste du monde avance à grands pas vers le développement. Il a ainsi appelé les acteurs politiques malgaches à faire preuve de discernement afin que les actions préservent les intérêts de la population dans son ensemble. Pour cela, l’ambassadeur de France estime que le pays doit impérativement s’acheminer vers l’organisation d’élections libres, transparentes et équitables.