Deux semaines de sursis
Samedi, le médiateur de la Communauté de Développement d’Afrique australe (Sadc), Joaquim Chissano, a donné deux semaines aux trois candidats Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana et Didier Ratsiraka pour retirer leurs candidatures sous peine de sanctions. Cette fois-ci, le ton semble bien monter d’un cran, car selon les dires du « médiateur »,
au cas où les trois candidats persistent à rester dans la course à la présidentielle, le Groupe international de contact sur Madagascar (Gic-M) va devoir verser dans l’application rigoureuse des sanctions assorties d’une éventuelle résolution issue du Conseil de sécurité des Nations Unies concernant encore les fameuses sanctions, les rendant plus contraignantes pour la majorité des Etats membres. Lentement mais sûrement, le Gic-M engage la vitesse supérieure…
Reste à savoir si ces injonctions ne sont que de simples paroles en l’air, vu que pour le moment les Etats-Unis émettent un autre son de cloche qui pourrait gripper sérieusement le mécanisme pouvant mener vers l’adoption d’une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Encore une autre paire de manche en perspective donc, et qui ne risque pas d’aboutir de sitôt. Apparemment à la vitesse où c’est parti, si on s’appuie sur le médiateur de la Sadc et son schéma, on n’est pas près de sortir de l’auberge, alors les élections pour cette année sont déjà sérieusement compromises et avec elles les accessoires, bulletins de vote et compagnie. Au final on peut faire des confettis avec ces bulletins si encore ils arrivent à être imprimés rapidement, ce qui ne sera pas le cas, on le sait.
Alors, quid de celui – ou ceux – qui aura/(ront) le dernier mot ? Le Gic-M ou le trio de force – pour ne pas emprunter l’autre qualification – à la candidature suprême ? D’autant qu’au cours de la rencontre entre les émissaires du Gic-M et de la Ceni-T, Béatrice Atallah, présidente de la Commission en charge des élections, a bousculé légèrement la communauté internationale en l’enjoignant de se prononcer sur le financement du processus électoral, via une lettre de désistement le cas échéant, une porte ouverte vers une autre option qu’est l’autofinancement ou l’adoption d’autres financiers ?
Alf Raza