Grossesse – Les facteurs de risque évitables
L’inactivité chez les adolescentes présente un facteur de risque non sous-estimable pour la grossesse précoce. En effet, le taux de grossesse précoce augmente avec la baisse du niveau de scolarisation chez les filles. Les statistiques officielles avancent que près de 50% des adolescentes malgaches entrent déjà dans le mariage et une adolescente sur trois est déjà enceinte avant 18 ans.
La nicotine influe sur le cerveau du fœtus
Fumer pendant la grossesse est dangereux pour la santé de l’enfant, c’est un fait reconnu. Fausse-couche, accouchement prématuré ou encore malformation sont des risques prouvés. Dans une étude publiée dans le Journal of Neuroscience, des chercheurs ont injecté à des femelles rates enceintes des doses de nicotine équivalentes à une cigarette par jour chez l’humain. Résultat, leur progéniture est prédisposée à l’addiction au tabac, aux autres drogues et aux aliments gras.
Les chercheurs de l’université Rockefeller de New York ont donc étudié les comportements de rats nés d’une mère exposée à des doses de nicotine journalières. Ils ont découvert que celle-ci provoquait l’augmentation de certains types de neurones dans le cerveau du fœtus, au niveau de l’amygdale et de l’hypothalamus. Ces cellules servent entre autres à produire des hormones qui stimulent l’appétit et la sensation de récompense, mécanisme clé chez les personnes dépendantes.
A leur adolescence, les rats testés se sont plus portés vers des nourritures riches en graisse, et étaient attirés par la nicotine et l’alcool qu’on leur présentait.
Alcoolisme comme facteur de risque de cancer du sein
La consommation d’alcool avant la première grossesse constitue un des principaux facteurs de risque pour qu’une femme soit atteinte d’un cancer du sein. Un récent résultat d’étude très sérieux vient de prouver que les tissus mammaires sont très sensibles entre les premières règles et la première grossesse. La consommation d’alcool pendant cette période augmenterait les risques d’attraper, plus tard, le cancer du sein. Toutes catégories de boissons alcoolisées confondues peuvent entrainer le cancer. Aussi, dix grammes d’alcool par jour augmenteraient, en effet, de 11% le risque de transformer une tumeur mammaire bénigne en cancer. Chez les autres femmes, une autre étude démontre que trois à six verres de rhum ou de la bière par semaine augmenterait à 15% le taux de risque de cancer du sein chez la femme. Ce risque atteint les 50% en cas de deux verres par jour.
Récemment, le médicament Afinitor, considéré comme étant la plus efficace pour le traitement du cancer du sein a obtenu l’autorisation de commercialisation par la Commission européenne. Ce traitement qui devrait être combiné avec un autre médicament, l’Exemestane, concerne uniquement les femmes post-ménopausées. En dernier recours, le traitement du cancer du sein se résume à la mastectomie (enlèvement de la totalité du sein) qui pourrait être corrigée ensuite par la chirurgie esthétique de reconstitution mammaire.
Taux de mortalité à 8%
Le cancer cause près de 8% de mortalité annuelle à Madagascar. En l’absence de statistique exacte, les estimations les plus fiables avancent un millier de nouveaux cas chaque année. Chez la femme, le cancer du sein et celui du col de l’utérus sont les plus fréquents contre celui du poumon et de la prostate pour l’homme. Chez ce dernier, le tabagisme reste la première cause du cancer du poumon avec un taux de risque de 10% et un taux de mortalité de 7%.
La cherté du coût de dépistage et de traitement amplifie l’incidence du cancer à Madagascar. Evalué à un millier de nouveaux cas annuel, la plupart des patients n’ont pas les moyens de suivre le traitement médical adéquat. Une analyse pour dépistage précoce du cancer du col de l’utérus, coûte, par exemple, 22.000 ariary auprès d’un organisme médical spécialisé. Quant au traitement, le tarif s’élève dans les 10 millions d’ariary. En effet, le traitement d’un signe de cancer nécessite le scanner, l’échographie, ainsi qu’une vingtaine de séances de chimiothérapie et la séance est tarifée dans les 300.000 ariary.
Grossesse sans risque, un luxe pour la population
Mener une grossesse à terme et sans risque chez les femmes enceintes ayant des problèmes coûte très cher, vu les tarifs des soins existants. La prise en charge reste très restreinte dans les centres de santé appartenant à l’Etat alors que les privés proposent de tarifs exorbitants. La consultation chez les gynécologues coûte entre 15.000 et 30.000 ariary et la patiente doit faire plusieurs analyses sanguines et tests de dépistage dès le début de la grossesse. Une analyse complète coûte dans les 150.000 ariary et le dépistage pour cancer du col de l’utérus dans les 22.000 ariary. Pour l’accouchement normal, le tarif moyen est de 200.000 ariary dans une clinique privée, et ce tarif augmente jusqu’à plus d’un million d’ariary en cas d’intervention chirurgicale du genre césarienne.
L’Etat ainsi que les organismes sanitaires affiliés aux entreprises proposent des soins gratuits aux femmes enceintes mais les services restent limités surtout pour les femmes ne présentant pas de problèmes. Cette situation oblige la patiente à faire appel à un cabinet médical privé.
En effet, près d’un cinquième, soit 21% du taux de mortalité des femmes malgaches, est lié à des causes maternelles. Le manque d’accès à un système de santé normal serait un des premières causes de cette situation car la statistique avance que plus de 50% des accouchements ne sont pas assistés par un personnel médical formé et plus de 60% des enfants ne sont pas nés à l’hôpital.
Les femmes enceintes malades du cœur ont une mortalité 100 fois supérieure à la normale. Selon un registre consacré à la grossesse et aux maladies cardiovasculaires, les femmes enceintes atteintes de problèmes cardiaques auraient un taux de mortalité 100 fois supérieure à la normale et un taux élevé de césarienne. Ceci s’expliquerait aussi par l’âge de plus en plus tardif de la première grossesse.
Dom