Code de la communication – Risque de tsunami avec le « Miara-manonja » !
Hier, plus d’une cinquantaine de radios dans tout Madagascar ont diffusé le « Miara-manonja » si tôt dans la matinée, plus d’une quinzaine de quotidiens ont pris le deuil. La marche est suivie par plusieurs télévisions dans la soirée et pour ce jour, le Pnud entre dans la mêlée tandis que les journalistes et la société civile vont tenir un sit-in à l’Assemblée nationale qui sera sûrement bien gardée. Bref, la lutte pour l’ajournement de la présentation du projet de code de la communication devant les députés se durcit et prend de l’ampleur.
La radio « miara-manonja » a de nouveau émis hier mais le QG est resté au même endroit : celui de la radio Antsiva. Pour hier, le « miara-manonja » a réuni plus d’une cinquantaine de radios dans toute l’île, de Diégo à Fort-Dauphin, en passant par Nosy Be avec la radio Tsiko meva Ylang, Sambava, Mahajanga par l’intermédiaire de toutes les radios de proximité de la Cité des Fleurs dont le M3fm et même les radios évangéliques de la place, Faratsiho, Antsirabe, Miarinarivo avec la radio Fy, Soavinandriana, Fianarantsoa, Manakara, Vohipeno, Toamasina, Ambatondrazaka et entre autres Ilakaka. Bref, ce sont les six provinces de Madagascar qui se sont unies avec les journalistes pour défendre la liberté de presse, celle de l’opinion et de l’expression. Dans la matinée d’hier, plus d’une quinzaine de quotidiens ont pris le deuil et bizarrement, les kiosques à journaux ont pris une couleur plutôt macabre hier. Ce sera aussi le cas pour ce jour pour la presse écrite mais aussi pour les radios qui espèrent rallier encore plus de monde. Les télévisions ne sont pas aussi en reste puisque dans la soirée d’hier, plusieurs chaînes de la Capitale ont pris le même chemin et le plateau a été animé par les mêmes meneurs de la radio « miara-manonja ».
Avec le gouvernement
Pour ce jour, une réunion avec le Pnud, le partenaire stratégique et financier de la presse à Madagascar, est prévue dans la matinée et dont l’objectif premier est d’ajourner la présentation de ce code de la communication charcuté par l’actuel ministre de la communication et par la suite, de mettre la pression sur l’ensemble de l’Exécutif et du Législatif à revenir sur la version finalisée issue de l’atelier de Mahajanga. Et toujours dans la matinée de ce jour, les journalistes accompagnés de la société civile tiendront un sit-in à l’Assemblée nationale mais d’ores et déjà, on peut être sûr que le lieu sera bien encadré par les éléments de l’Emmoreg. Ainsi, l’entrée au Palais de la démocratie sera plus difficile que d’habitude, selon les observateurs d’autant que le président de cette institution n’a pas été du tout tendre envers les gens du média dans son discours d’ouverture de la session extraordinaire d’hier. En tout cas, le rendez-vous est pris pour ce jour à partir de 9 heures tout de suite à Tsimbazaza, et par conséquent, sans le « miara-mizotra » à partir de la stèle de Soarano. Et aux dernières nouvelles, une autre rencontre aura lieu toujours sur le même site mais cette fois-ci dans l’après-midi, entre le gouvernement représenté par 5 ministres, tous les membres du bureau permanent de l’Assemblée nationale, et d’un autre côté, une délégation de 5 journalistes. Apparemment, certains hauts dirigeants ont eu la sagesse de revoir leur position mais cela peut vouloir dire aussi que l’étau se resserre autour du … cou de l’initiateur de ce projet de loi !
J.L.R