Voilà que pour une troisième fois, la délivrance du passeport électronique vient d’être suspendue en l’espace de quelques mois seulement. Une première interruption avait déjà eu lieu en juin de l’année dernière, soit il y a un peu plus d’un an, puis une autre au mois de décembre encore. Hier, la police nationale à travers le service central du contrôle de l’immigration et de l’émigration en charge de l’émission des passeports a annoncé la nouvelle suite à une panne technique. Selon le commissaire Alexandre Ranaivoson, responsable de la communication auprès de la police nationale, la machine utilisée se trouve déjà en réparation. Pour l’heure, on ne sait réellement le temps que va durer cette interruption, toutefois au vue des précédents problèmes similaires, la patience sera de mise pour les usagers de ce service public. Pour la première fois en effet, les réparations avaient duré une semaine, tandis que pour la deuxième suspension, la réparation s’était rallongée à trois longues semaines. Selon certaines indiscrétions, une autre cause serait à l’origine de ce blocage. Ainsi, le non-paiement des factures de la société privée Semlex serait à l’origine de cette suspension. C’est en effet cette société qui assure la délivrance du passeport électronique et ce au prix de 110 000 Ariary pour chaque passeport émis.

Impacts considérables

Ainsi, les impayés de la société Selmex s’élèveraient à ce jour jusqu’à près de 2 milliards d’Ariary ou même plus. Ainsi, l’administration malgache devrait s’acquitter de cette dette avant de pouvoir envisager une quelconque réparation de machine comme on voudrait le faire croire et faire redémarrer ce service. La question qui se pose est de savoir où est passé tout cet argent ? Il est indéniable que cette suspension temporaire aura des conséquences plus que dommageables sur les usagers de ce service public. Tout d’abord, il y a ceux qui doivent partir à l’étranger, pour une évacuation sanitaire ou pour un rendez-vous professionnel. En effet, bon nombre de Malgaches doivent être évacués à l’étranger pour suivre des traitements médicaux dus au fait que les infrastructures manquent au pays ou simplement qu’il n’existe pas les traitements adéquats. Ensuite, certains pour le besoin du business doivent souvent effectuer des allers-retours à l’étranger, ce qui contribue aussi à faire marcher notre économie. D’un autre côté, il y a les Malgaches résidant à l’étranger, de passage au pays pour un court séjour, qui ne pourront pas non plus renouveler leur passeport. Enfin, des étudiants qui voudront partir à l’étranger pour pouvoir continuer leurs études seront eux aussi pénalisés par cette suspension. Ce problème doit donc être résolu dans les meilleurs délais possibles par l’administration malgache.

Ny Aina Rahaga