Il a encore une fois été prouvé que la série de kidnappings de ces derniers mois et qui concerne des ressortissants français d’origine indo-pakistanaise appelés communément « karana » est commandité par d’autres karana eux-mêmes.

Pour le cas d’enlèvement de Rafik Fidahoussen qui s’était déroulé en début de la soirée du 21 juin 2016, plus précisément à 17h 45 à Ivandry, l’otage a été transporté dans une voiture 405 berline accompagnée ou plus exactement protégée par une grosse cylindrée. En tout, 5 bandits ont exécuté cette macabre tâche. Et mise au courant de l’information, la brigade criminelle d’Anosy s’est chargée de l’affaire. Le 30 juin dernier, les limiers de la police nationale ont localisé le local où l’otage a été séquestré : une villa sise à Soamanety dans le district d’Ambohidratrimo. Un des bandits du nom de Tsifolahy ou Ramaître a été arrêté, il était le seul à se trouver sur les lieux et chargé de garder l’otage. La police a trouvé un fusil d’assaut de marque kalachnikov avec une boîte de chargeur contenant 28 balles ainsi que des cartons de pizza destinés à nourrir le captif. Ce dernier a ainsi recouvré la liberté sans aucune égratignure.

Des milliards d’ariary
Plus tard, Ramaître a livré le nom de ses commanditaires ainsi que les cerveaux de ces affaires de kidnapping, après avoir été bien cuisiné par la Police. Il s’agit en fait de deux karana qui ont été arrêtés à Ambohidratrimo même le 3 juillet dernier. Selon les informations obtenues, 8 bandits ont exécuté l’enlèvement de Rafik Fidahoussen avec deux kalachnikovs et un pistolet automatique, outre les véhicules utilisés. Et c’est toujours cette même équipe qui a réalisé le rapt d’un autre opérateur économique karana, un ressortissant français d’origine indo-pakistanaise, le 19 avril 2016 dernier à Andravoahangy. Pour rappel, ce dernier possède un grand magasin et toujours d’après nos sources, des milliards d’ariary se trouvent déjà entre les mains des bandits. Pour le cas de Rafik Fidahoussen, un premier déblocage d’un milliard d’ariary a été déjà fait.
Hier, la Brigade criminelle a annoncé le déferrement de ceux qui sont concernés par ces affaires mais il est maintenant prouvé que les kidnappings à Madagascar sont l’œuvre même des karana et apparemment, cette activité criminelle est très lucrative. On comprend mieux maintenant pourquoi des condamnés et prévenus, surtout ceux concernés par des affaires de rapt, arrivent facilement à sortir de la maison de force de Tsiafahy. C’était le cas de Rivopiso qui était de nouveau arrêté au début de ce mois après des années de cavale sans être réellement recherché !

Ariane Valéry