La population de Toliara a organisé, hier matin, une manifestation pour bloquer la route nationale Rn7 au niveau d’Andatabo afin de montrer leur contestation face à une injustice dont l’un des leurs fils a subie. Cette grève sous forme de révolte populaire a créé un désagrément au niveau de la circulation sur la route nationale puisque des dizaines de voitures qui ont voulu entrer et sortir de Toliara ont été obligées d’attendre plusieurs heures. Les manifestants ont même sommé les automobilistes venant de la capitale de rebrousser chemin.

Un meurtre qui s’est passé à Antananarivo dans la soirée du dimanche a été à l’origine de ce mouvement populaire très agressif. En effet, un jeune homme de 27 ans, originaire de Toliara aurait été assassiné du côté d’Andohatapenaka. L’enquête préliminaire de la police a conduit à l’arrestation d’une vingtaine de suspects mais seulement 3 d’entre eux ont été mis en détention provisoire. C’est cette situation qui a déclenché la colère et l’indignation des proches de la victime injustement éliminée. La version officielle d’un responsable du fokontany d’Andohatapenaka a fait état d’une baston entre jeunes qui s’est terminé à la mort de l’un d’entre eux. Onze suspects ont été arrêtés et déférés au Parquet et 3 d’entre eux mis sous mandat de dépôt.

Guerre tribale

Le barrage d’Andatabo a débuté hier matin aux environs de 10 h pour empêcher la circulation. Les responsables administratifs locaux, notamment le préfet et le représentant du district ont essayé d’engager une négociation avec la population en furie mais cela n’a abouti à aucun résultat. Comme à l’accoutumée, les éléments de la force de l’ordre sont venus en masse et armés mais ils ne sont pas intervenu en attendant des ordres de leurs supérieurs. Pour éviter un affrontement sanglant entre les barragistes et les hommes en treillis, le maire de la commune de Betsinjaka a pris l’initiative de relancer le dialogue avec les manifestants pour trouver une issue consensuelle. Après une longue négociation, les grévistes ont cédé et ont accepté d’enlever le barrage. Hier après-midi, une rencontre entre les proches du défunt et les responsables locaux a été organisée à Toliara. Ce genre d’incident provoqué par le phénomène d’insécurité risque de se dégénérer en une sorte de guerre tribale si les responsables n’arrivent pas à trouver de solution adéquate pour raisonner les victimes.

Dom