Betroka – Saisie de 5 tonnes de cannabis
Les régions du Sud de Madagascar, particulièrement l’Androy et l’Anôsy, sont de grands producteurs de « jamala » puisque les prises obtenues par les forces de l’ordre deviennent de plus en plus volumineuses. Evidemment, ce trafic très lucratif touche toutes les catégories de la population et on se rappelle que dernièrement, le neveu d’un ministre accompagné d’un assistant parlementaire d’un député élu dans cette partie de la Grande île ont été pris les mains dans le sac. C’était il y a quelques mois et l’affaire a fait d’énormes bruits sur toute l’étendue du territoire. Pire, des citoyens ont demandé la démission du ministre en question qui s’était vu obliger de mener une grande campagne médiatique pour se dédouaner. Au final, ce dernier a préféré lâcher son propre neveu pour ne pas se faire emporter par l’ampleur du scandale.
Cette fois-ci, la prise s’est déroulée à 1h du matin – il fallait donc une sacrée volonté pour les forces de l’ordre – entre les localités de Miarisomby et de Bemaha, dans la commune rurale d’Ankelivaho du district de Betroka. Un camion de marque Mercedes Benz a tenté de ramener dans la capitale de Madagascar 250 sacs de cannabis pesant chacun entre 20 à 25 kg.
Pièces à conviction
En prenant le poids le moins lourd, on obtient facilement la somme totale de 5 tonnes. Les gendarmes ont suivi le mastodonte et l’ont sommé de s’arrêter. Ce qui a amené le conducteur d’augmenter la vitesse de son véhicule et finalement, les gendarmes se voyaient dans l’obligation de tirer sur ses pneus. Obligés de s’arrêter, ses occupants ont préféré quitter le véhicule pour se perdre dans la nature, une décision qui leur a plutôt réussie d’autant que l’obscurité était plutôt épaisse. Seulement, ces derniers ont oublié d’emmener avec eux les papiers du véhicule et ainsi, l’enquête s’annonçait plutôt facile pour les agents des forces de l’ordre. On sait par exemple que le propriétaire du camion habite la Capitale du Betsileo, Fianarantsoa et c’est le groupement d’Anôsy qui prend l’affaire en main.
Voilà donc une affaire qui pourrait bien se terminer sauf si des mains invisibles vont ordonner de lâcher dans la … nature le véhicule et sa cargaison. Justement, les simples citoyens estiment qu’il serait mieux de brûler dans les meilleurs délais ce produit nocif pour la santé mentale et celle du corps. Comme c’était le cas lors de l’autre affaire de « rongony » citée supra où les … pièces à conviction sont partis en fumée alors que les enquêtes préliminaires n’étaient pas encore terminées.
Ariane Valery