Textile – Deuxième produit d’exportation de Madagascar après le nickel
Avec l’entrée en phase d’exploitation de la mine d’Ambatovy – fruit d’un partenariat entre le canadien Sherritt, le japonais Sumitomo et le coréen Kores – le nickel est devenu en 2014 le premier produit d’exportation malgache, note le service économique de l’Ambassade de France. Les ventes de nickel sont restées stables en valeur en 2015 (+0,6 %). En revanche, les volumes exportés ont progressé de 31 %, dans un contexte de baisse des cours mondiaux. L’année 2016 devrait confirmer la montée en puissance des exportations de nickel d’Ambatovy et leur poids dans le commerce extérieur. En effet, les cours mondiaux ont connu un rebond au 1er semestre et l’entreprise a réintégré en juin 2016 une centaine d’employés mis au chômage technique. Le nickel représente 27 % des exportations malgaches. A noter que le cobalt – également produit par Ambatovy – progresse de 17 % en valeur en 2015 (+17 % en volume) et atteint désormais 5 % du total exporté, tandis que les autres minerais (titane, chrome, zirconium, graphite) totalisent 4 % des exportations. Au total, les produits miniers représentent déjà plus d’un tiers des exportations et devraient renforcer leur prépondérance en cas de remontée des cours mondiaux des matières premières. En outre, la mine d’Ambatovy (près de Tamatave, dans l’est du pays), dont la production a véritablement démarré en 2012-2013, n’a pas encore atteint son régime de croisière. Il en va de même pour le projet d’extraction d’ilménite et de zirconium mené par Qmm (société détenue à 80 % par Rio Tinto) à proximité de Fort-Dauphin (sud-est du pays).
Le textile, essentiellement produit dans les zones franches et bénéficiant à ce titre d’exonérations fiscales, se classe désormais en 2ème position avec un peu plus de 20 % du total exporté par Madagascar, après avoir longtemps occupé la 1ère place. Selon les données de la Banque centrale (Bcm), les exportations de textile des zones franches ont reculé de 8,6 % en valeur en 2015. Si la fiabilité de ces chiffres n’est pas certaine, le président du Gefp (Groupement des entreprises franches) estime que les entreprises du secteur textile ont perdu en compétitivité durant la transition – notamment vis-à-vis d’autres pays exportateurs comme le Bangladesh – et n’ont donc pas ou peu profité de la réintégration de Madagascar dans l’Agoa en 2015.
Produits agricoles
Les produits agricoles représentent également 20 % des exportations dont 10 % pour la vanille, 8 % pour le girofle et 2 % pour d’autres produits (cacao, sucre, poivre, café). En 2015, les ventes de vanille ont quasiment doublé en valeur (+90 %), essentiellement en raison d’une flambée des prix (+60 %). Les exportations de girofle ont quant à elle augmenté de 57 % en valeur, du fait de l’essor des volumes (+73 %).
Enfin, parmi les produits de la mer, les exportations de crevettes (dont les trois quarts proviennent des zones franches) représentent près de 5 % du total exporté.
Les importations conservent une structure assez proche de celle observée ces dernières années. Les matières premières passent toutefois au premier rang en 2015 avec 22 % du total importé, et correspondent notamment aux besoins d’intrants de la mine d’Ambatovy (charbon, phosphate, calcaire). La facture énergétique glisse en 2ème position (15 % du total importé), avec une réduction en valeur de 29 % liée à la baisse du prix du pétrole, juste devant les biens d’équipement (15 % du total), qui progressent de 4,6 % en valeur en 2015, pour la première fois depuis 2011. La baisse constatée en 2011-2014 sur cette catégorie s’expliquait par la fin des grands travaux miniers, mais aussi par la frilosité des investisseurs à engager des capitaux du fait de l’insécurité juridique et judiciaire persistante. Le léger rebond de 2015 constitue un signe positif, insuffisant toutefois pour parler de véritable reprise. Enfin, si les biens de consommation conservent une part stable dans le total des importations (13 %), les achats de produits alimentaires (10 % du total importé) continuent leur repli (-15 % en valeur en 2015), témoignant en cela de la faiblesse du pouvoir d’achat de la population malgache.
A noter enfin que les zones franches réalisent 27 % des exportations malgaches (dont 75 % de textile) et 16 % des importations, jouant ainsi un rôle majeur dans le commerce extérieur.
Recueillis par FR