Code de la communication voté – Condamnations tous azimuts !
Ainsi, 80 députés ont préféré fermer la gueule, les oreilles et les yeux de 20 millions d’habitants en votant à plus de minuit un code de la communication déjà décrié par les professionnels du métier, à savoir les journalistes, mais aussi par des institutions internationales et même des enfants en bas âge. Si les gens du média n’ont pas pu assister à la rencontre du président de la République et les dirigeants du Ffkm, c’est tout simplement parce que les condamnations ne cessent de pleuvoir. Pour les journalistes, le « miara-manonja sera un diabe « miara-mirona » avec toute la population, mardi prochain.
Tard dans la soirée d’avant-hier, 80 députés ont décidé d’enterrer la liberté d’expression, d’opinion et de presse en votant le code de communication, certes concocté par les journalistes et le Pnud mais bien charcuté par l’actuel gouvernement. Le pays fait ainsi un grand bond de 30 ans en arrière et désormais, la population malgache est sérieusement divisée en deux morceaux bien distincts: il y a ceux qui sont au courant de toutes les actualités mais aussi les connaissances, et il y a ceux qui n’auront plus accès à rien. En un mot, les députés de Madagascar qui ont été bien animés par une haine aveugle contre les journalistes, ont voté une loi qui bafoue complètement la Constitution mais aussi l’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme. En tout cas, les journalistes ne pourront plus critiquer le train de vie de l’Etat et de ses dirigeants, et surtout pas de toucher un mot sur les priorités du régime qui, évidemment, ne coïncideront jamais à celles d’un très haut responsable étatique.
D’un autre côté, les condamnations pleuvent et arrivent de partout dans le monde. Evidemment, cela fera désordre et l’image du pays à l’étranger va encore prendre un sacré coup. Et même si beaucoup n’y ont pas cru, la décision a réellement été déjà prise quelque part. Pour hier par exemple, la presse n’a pas pu couvrir un rare événement : le président de la République convoque les chefs d’Eglise ! Bien sûr, la réunion a trait avec le vote réalisé par les députés concernant le code de la communication.
Pour les journalistes, la réaction est tout aussi rapide : rencontre avec les représentants de la communauté internationale et une marche pacifique ! Par conséquent, le mouvement pour la liberté d’expression fait appel à la société civile et à la population toute entière. Et ce sera du « miara-mirona » accompagné de « miara-mamindra » et bercé par la radio « miara-manonja » !
J.L.R