Euro 2016 : France-Portugal en finale – La confrontation qui sourit toujours aux Bleus depuis 40 ans
La série est impressionnante et les millions de supporters de l’équipe de France déjà fous de joie après l’élimination de l’Allemagne veulent qu’elle s’étire au moins un match de plus. Dimanche soir, quand les Bleus fouleront la pelouse du Stade de France pour la finale de l’Euro 2016 face au Portugal, ils tenteront d’enchaîner une onzième victoire consécutive face à la Seleção.
La dernière fois que les Portugais ont battu la France, c’était en 1973 lors d’un match amical au Parc des Princes. Depuis, les deux équipes se sont affrontées dix fois. Le bilan est sans appel: dix victoires françaises. Autrement dit, jamais Cristiano Ronaldo n’a battu l’équipe de France.
Si les fans des Bleus veulent une statistique encore plus réjouissante: leur équipe favorite a toujours battu le Portugal en compétition officielle que ce soit en Coupe du monde ou en Championnat d’Europe. Et à chaque fois que la France a rencontré le Portugal à l’Euro, elle a remporté la compétition. Pour tenir jusqu’à dimanche soir 21h, revivez les trois succès.
Impressionnante au premier tour de son Euro, l’équipe de France de Michel Platini aborde sa demi-finale à Marseille en position de force. Dans un Vélodrome ouvert aux quatre vents, les Bleus prennent l’avantage en milieu de première mi-temps par un coup franc du jeune Jean-François Domergue, suppléant de Platoche qui vient de recevoir un coup sur la jambe. Alors que la victoire se profile, les Portugais égalisent à un quart d’heure de la fin, offrant une prolongation d’anthologie. Deux ans après le traumatisme de Séville face à l’Allemagne, les Français croient revivre un cauchemar quand le Portugal prend l’avantage à la 98e.
Mais à la 115e, Domergue redonne espoir à tout un pays d’un petit tir croisé dans les six mètres. Et il était dit que cet Euro sera celui de Michel Platini. Déjà auteur de sept buts en trois matches, le meneur de jeu de la Juventus a libéré les siens à la 119e sur une passe de Jean Tigana. La France échappe de peu aux tirs au but et se qualifie pour la finale qu’elle remporte au Parc des Princes quelques jours plus tard face à l’Espagne. C’est le premier titre international de l’équipe de France de foot.
Toujours au sommet
Deux ans après leur triomphe en Coupe du monde, les Bleus de Zidane sont au sommet de leur art pour l’Euro qui se joue en Belgique et aux Pays-Bas. Après avoir sorti l’Espagne en quarts de finale, c’est le Portugal qui se dresse sur la route de l’équipe de France, comme 16 ans plus tôt. Sauf que le scénario du match n’a rien à voir avec. Les Portugais ouvrent le score en première période et à la mi-temps, les Français sont toujours menés 1-0. Mais au retour des vestiaires, Thierry Henry trompe le gardien Vitor Baïa à la limite du hors. Si Deschamps and Co prend l’ascendant, ils ne parviennent pas à faire la différence et la prolongation devient inévitable.
L’atmosphère est irrespirable dans le stade du roi Baudoin de Bruxelles et la séance de tirs au but approche à grand pas quand une frappe de Wiltord est arrêtée de la main par le défenseur Abel Xavier. Seul face au gardien, Zizou ne tremble pas et envoie son équipe en finale d’un but-en-or inscrit sur penalty. Cinq jours plus tard, c’est un autre but-en-or inscrit par Trézéguet face à l’Italie qui offre le doublé Mondial-Euro à l’équipe de France.
La dernière compétition de Zinédine Zidane n’a pas démarré au mieux en ce mois de juin 2006. C’est une équipe de France poussive qui se qualifie pour les huitièmes de finale face à l’Espagne. Dès lors, les Bleus sont transfigurés; ils éliminent les Espagnols puis le Brésil et se retrouvent en demi de la Coupe du monde face au Portugal et récupèrent l’étiquette de favori.
Après une entame de match rythmée, vient la 33e minute: Thierry Henry est crocheté par le défenseur Ricardo Carvalho. Pénalty. Comme en 2000, Zidane est chargé de le tirer. Il ne tremble pas et inscrit le seul but de la rencontre. Malgré une possession largement à l’avantage des Portugais, Patrice Evra et la défense française parviennent à faire face aux assauts répétés de Ronaldo, Figo et Pauleta. Fabien Barthez garde sa cage inviolée et l’équipe de France se qualifie pour la deuxième finale de Coupe du monde de son histoire. La suite, on la connait. C’est la cruelle défaite face à l’Italie lors d’un match marqué par le coup de tête de Zidane sur Materazzi.
Ferveur(s) populaire(s)
Les Bleus sont en effet portés par un élan populaire qui va crescendo et dont ils espèrent qu’il les emmènera au bout, comme au Mondial-98 : zones partisanes pleines à craquer jeudi soir, ambiance de feu au stade Vélodrome à Marseille pendant le match contre l’Allemagne, concert de klaxons et drapeaux tricolores dans les rues du pays après la victoire.
« Il y a beaucoup de ferveur et il y a beaucoup de joie et de bonheur, s’est réjoui le sélectionneur Didier Deschamps. Cette équipe a tout fait pour être aimée et c’est une grande fierté pour moi. »
Le Premier ministre Manuel Valls s’est risqué à un pronostic vendredi lors d’un déplacement dans l’Aude : « Je n’ai jamais douté de la victoire de la France » en demi-finale et « je suis confiant pour dimanche. »
Le Portugal l’est lui aussi. « 100 % des Portugais croient en la victoire », a affirmé vendredi le milieu de la Seleção Joao Mario en conférence de presse.
Son équipe jouera presque à domicile puisqu’une communauté portugaise très importante vit en France, estimée à plus de 750 000 personnes (sans compter les Français d’origine portugaise) depuis la vague d’immigration amorcée à la fin des années 1950. Là aussi, la ferveur populaire derrière la Seleção sera impressionnante.
Le Stade de France, où la finale aura lieu dimanche soir, est une enceinte chargée de symboles pour les Français amateurs de foot. C’est sur cette pelouse que les Bleus de Zinédine Zidane ont remporté la Coupe du monde face au Brésil en 1998 (3-0).