« L’exploitation de Soamahamanina ne touchera pas la forêt de tapia » ! Ces propos sont de Carl Andriamparany, Directeur Général du Pétrole au sein du Ministère auprès de la présidence en charge des mines et du pétrole  lors d’une conférence de presse organisée hier dans ses locaux à Ampandrianomby. « Les permis d’exploitation miniers de la société Jiuxing mines pour la région d’Itasy portent les numéros 19970 et 38234. Pour le premier permis qui se trouve à Arivonimamo II, la société n’a pas encore l’autorisation d’exploiter. Concernant le deuxième permis, qui se trouve dans le site Andravolobe, sur les 64 carrés permis que la société détienne, l’office national de l’environnement n’a donné le permis environnemental que sur 7 carrés.  Le Ministère des mines a fait une descente sur terrain récemment et nous affirmons que sur ces 7 carrés, il n’y a pas de forêt de tapia » explique notre interlocuteur. « Concernant la consultation publique qui s’est déroulée à Miarinarivo, ce sont les forces de l’ordre, plus précisément l’OMC, qui a suggéré à l’office national de l’environnement de tenir la réunion à Miarinarivo après une agitation à Soamahamanina le 04 février, jour où cette consultation aura dû avoir lieu », précise Carl Andriamparany. « La société Jiuxing est tenue de trouver une entente avec les occupants du terrain. Après leurs rencontres, elles ont été trouvées. La société s’est engagée à faire un bail avec les propriétaires du terrain et à verser des loyers en plus des compensations sur les bois abattus. Ces ententes ont été inscrites dans l’annexe du cahier de charge environnemental de la société Jiuxing mines », rassure le Directeur Général du pétrole au sein du Ministère des mines.

Une grande importance pour l’économie et la population
La forêt de tapia a une grande importance sur l’économie et la population locale. Elle est endémique de Madagascar. La filière soie dépend aussi de cette forêt. La sériciculture malgache repose sur deux types de vers : les vers à soie domestiques qui sont nourris à partir des feuilles de mûriers et les vers à soie sauvages qui prolifèrent sur des arbres, notamment le tapia. En effet, le tapia constitue à la fois la plante hôte et le biotope du ver à soie landibe ou Borocera cajani. Le tapia produit de grandes quantités de petits fruits juteux qui sont commercialisés depuis plus de 200 ans et qui fournit une source de revenus supplémentaire pour la population. Les fruits de tapia sont destinés également à la fabrication de boissons alcoolisées et l’écorce de l’arbre est utilisée en cas de dysenterie. Par ailleurs, la forêt de tapia abrite également des champignons comestibles, notamment des Cantharellus spp. et des Russula spp., deux genres ectomycorhiziens. Sur le plan faunistique, des hérissons tels que Echinops telfairi  (Martin),  Setifer  setosus  (Schreber)  et  des  tenrecs,  notamment  Tenrec  ecaudatus, peuvent y être trouvés et sont chassés pour leur viande, ainsi que des lépidoptères comme l’espèce Antherina suraka (Boisduval) dont les chenilles sont collectées, consommées et  quelquefois  commercialisées .

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