Marché du bois – 89 % des offres sur le marché sont illégales
La couverture forestière entre 2005 et 2013, a nettement diminué. Pour cette période, 20 % de la superficie forestière ont été perdues. Entre 2009-2014, le coût de la déforestation (perte de volume de bois) est évalué à 6 millions Usd. Le stock de bois est largement utilisé pour le combustible quotidien : 2,8 millions de tonnes de m3 en 2015, contre 2,1 millions de tonnes de m3 en 2005, soit une croissance annuelle de 15 %. L’offre de bois est ainsi devancée par la demande des ménages, créant un déséquilibre palpable. Le secteur informel est très présent : à Madagascar, 89 % de la consommation nationale de bois sont illégales. Depuis 2012, le stock de bois de Madagascar a beaucoup diminué et la Grande île fonctionne désormais dans un mode de gestion non durable de son capital bois.
Ce ne sont que quelques situations sur la filière bois. Afin de mieux comptabiliser les capitaux naturels, la mise en place d’un compte bois est nécessaire. Les comptes physiques et monétaires de l’actif bois permettront d’avoir une évaluation claire de la situation du bois et des forêts de la Grande île et de projeter un mécanisme d’exploitation et de production durable et une stratégie efficace des politiques de conservation, de restauration, de bois énergie. Un défi d’autant plus important que la population malgache est majoritairement dépendant de produits ligneux : bois d’œuvre, bois de chauffe et charbon de bois. Par ailleurs, la déforestation est un fléau inquiétant qui réduit d’une manière sensible le capital naturel de Madagascar, des résultats parlants par une forte consommation de bois d’énergie. La consommation moyenne en bois d’énergie est estimée à 2,57 m3/habitant et enregistre une croissance annuelle de 15 %. Un secteur informel. Il est constaté dans les origines des produits consommés un fort taux d’illégalité qui avoisine les 90 %. Outre les trafics d’espèces et les abatages, la demande de bois augmente progressivement sur les marchés locaux notamment pour satisfaire les besoins croissants des populations urbaines. Cette croissance génère des flux importants de bois informels, qui s’étendent au niveau régional. Une déforestation. Les comptes physiques de bois ont montré que le défrichement représente 74 % environ du total du stock réduit annuellement. Cette déforestation est une menace directe sur la survie des espèces et le quotidien des communautés riveraines de ces zones défrichées. S’il n’y aurait aucuns changements majeurs sur les habitudes de consommation en termes d’énergie, Madagascar atteindra les limites maximales d’approvisionnement en bois dans les trente prochaines années. C’est une menace qui pèse sur ses forêts mais aussi les aires protégées et qui risque de s’empirer avec le changement climatique global.
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