Ce n’est plus un droit
« Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme. Considérant qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression. » Tels sont les trois premiers paragraphes du préambule de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (Dudh). Reconnaissant les Hommes égaux dès la naissance et ayant des droits incessibles. Il n’est plus besoin d’expliquer car que ce soit la lettre – l’écrit- ou l’esprit – le sens – de la loi, elle est claire, limpide même. Pour la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789, il en est de même. « Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements, ont résolu d’exposer, dans une Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l’Homme, afin que cette Déclaration, constamment présente à tous les Membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif, et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous. En conséquence, l’Assemblée Nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Etre suprême, les droits suivants de l’Homme et du Citoyen. Art.1 : Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. » Ainsi, aucune privation des droits de l’Homme ne peut être faite, sauf dans l’intérêt général, ou si l’intérêt commun est en jeu. Pourtant, on vient d’interdire aux malgaches la parole, on vient de leur retirer leur liberté d’expression. Est-ce dans cet intérêt commun que l’on a pris cette initiative que le monde entier et les principes qui fondent la république, la démocratie et la personne humaine condamnent ? On ne le pense pas. Car c’est dans l’intérêt d’un groupe que la liberté a été assassinée. Désormais, ce n’est plus un droit d’être citoyen, du fait que la citoyenneté implique la participation effective à la vie de la nation. Ce n’est pas seulement par le vote qu’on participe à celle-ci mais aussi à travers nos critiques et nos actions quotidiennes qui visent à rendre meilleur ce pays qui nous nourrit tous. Et si ce n’est plus un droit, il s’en suit qu’il n’existe donc plus de devoir non plus.
Dans cette tentative d’instaurer la dictature, nos dirigeants n’ont pas vu et n’ont pas compris ce que tous les grands hommes d’Etat et patriotes de surcroît de ce monde ont su voir, comme Kadhafi ou Chavez. L’un d’entre eux, Adolf Hitler pour ne pas le cacher, avait dit « Quand un gouvernement conduit un peuple à sa ruine par tous les moyens, la rébellion de chaque membre de ce peuple devient non pas un droit, mais un devoir ». Loin de vouloir nous contredire, il s’agit plutôt de conscientiser chaque malgache des devoirs qui lui incombent en tant que citoyen, en tant que peuple. Certes, nos droits ne sont plus et peut être irons-nous terminer nos vies dans les cachots de ces châteaux qui leur servent de foyer, privés de tous nos droits. Toutefois, même là-bas, il nous est demandé d’assumer nos devoirs, comme de vrais hommes d’Etat, non pas comme ces irresponsables qui prétendent rechercher le bien du peuple malgache et de la patrie. Et que ce soit clair, nous n’incitons personne à se rebeller contre qui que ce soit. Seulement contre cette condition de soumis dans laquelle on tente de plonger toute la population malgache. Même une personne qui a commis des atrocités dans ce monde en était consciente. Au moins, ces prétendus dictateurs avaient une once de considération pour leurs compatriotes et souhaitaient les élever au-delà de tous les peuples de ce monde et cherchaient à protéger leurs nations de toutes mauvaises influences ou actions de l’extérieur. Ce qui est loin d’être le cas des amateurs qui sont au pouvoir actuellement. Enfin, le plus important, l’objectif visé est de faire entendre à chacun que c’est un devoir, ce n’est plus un droit.
Ny Aina Rahaga