Foyer de tension – La menace de grève générale se précise
La coupe est pleine pour la population malgache soumise à la pauvreté, l’insécurité, l’inflation et l’abus de pouvoir. Si la grogne monte auprès des simples citoyens qui ne peuvent plus accepter leur condition de vie à Madagascar, les partis politiques et syndicalistes reviennent à la charge pour organiser une grève générale. De leur côté, les dirigeants se focalisent sur leurs objectifs comme si rien ne se passe au sein de la masse populaire.
Une grève générale au sein des six universités publiques risque d’exploser avant la fin de ce mois. En effet, le Syndicat des enseignants chercheurs (Seces) a décidé d’engager une grève générale illimitée à partir du lundi 18 juillet si ses requêtes ne sont pas réalisées par l’Etat. Vu la situation actuelle, le pouvoir exécutif n’accordera aucune importance sur les « requêtes » du Seces. Le ministre de l’Enseignement supérieur a déjà répondu, en début de cette semaine, que la demande d’organisation d’un atelier de consultation nationale pour la LMD a déjà été effectuée à Toamasina. Parmi les mesures prises lors de cet atelier, l’application de la LMD se fera en même temps dans les universités publiques et privées. L’arrêt des cours à l’université risque pourtant d’envenimer la tension politique qui frappe le pays actuellement. Les étudiants ne vont pas baisser les bras et concoctent déjà leur réplique face à cette grève du Seces. Dans la logique, les associations estudiantines ont tendance à soutenir leurs enseignants dans la lutte pour la réclamation de leurs droits. La grève générale se précise et comme à l’accoutumée cela constitue une menace de descente dans la rue et des affrontements avec les forces de l’ordre.
Des foyers de mécontentement
Les dirigeants peuvent se vanter que le développement du pays est en bonne marche et que la mise en place de la démocratie et de l’Etat de droit va dans le sens positif mais les réalités contredisent ces déclarations. Plusieurs foyers de mécontentement social et politique couvent actuellement et il y a de fortes chances pour que ces contestations se rejoignent pour une cause commune. A part la lutte pour la liberté d’expression initiée par la quasi-totalité des journalistes, largement soutenue par la société civile et les internautes, la plateforme politique « Mitsangana ry Malagasy » a déjà défini son intention de rameuter le peuple pour obliger le départ des dirigeants. Les syndicats de fonctionnaires n’ont pas encore arrêté définitivement leur menace des grève générale. Enfin, les simples citoyens se plaignent de l’augmentation incessante et sans solution du coût de la vie sans que les dirigeants bougent leur petit doigt pour apporter des solutions efficaces. A part la hausse de facture de la Jirama couplée avec le délestage, la pénurie des charbons de bois et la prochaine hausse des prix du carburant peuvent facilement entrainer le peuple dans la rue.
Dominique Val