Sénat – L’article 85 du code de minuit revient en force !
Le sénateur Zo Rakotoseheno, initiateur de l’amendement portant le numéro de l’article 85 dans le nouveau code de la communication, est soutenu par ses pairs, enfin, par les 40 sénateurs qui étaient présents lors du deuxième passage de ce texte à la Chambre haute. Pour les observateurs, ces hommes auraient dû avoir la sagesse de prendre leurs distances vis-à-vis de cette loi lors de cette occasion.
Non-retenu par les députés de Madagascar, l’article en question est de nouveau remis dans ce code de la communication voté par les parlementaires de la Chambre basse le 07 juillet dernier à minuit. Il faut savoir que c’est le seul amendement apporté par les sénateurs et apparemment, le vote est motivé surtout par le fait qu’on ne pense que le Sénat ne soit une simple boîte aux lettres. Effectivement, beaucoup pourraient tenter de le croire d’autant que le texte en question fait actuellement l’objet de condamnation de la part des professionnels du métier de la presse dans le pays mais aussi de la part de la société civile, de plusieurs chancelleries, des parlementaires francophones et d’autres associations comme l’Union de la presse francophone, les reporters sans frontières. Pour les observateurs, les sénateurs de Madagascar auraient dû avoir la sagesse de prendre leurs distances vis-à-vis de code lors de ce deuxième passage mais apparemment, ils n’ont rien compris des enjeux qui se jouent dans un avenir pas très lointain et de la situation explosive dans laquelle se trouve déjà le peuple malgache. Au contraire, ces derniers ont préféré foncer comme des dératés alors que déjà, ils étaient pointés du doigt par leurs pairs francophones lors de la 42ème assemblée des parlementaires francophones qui est tenu à Madagascar au début de cette semaine.
Les « vazaha » partis
C’était bien le cas de le dire puisque le thème de la liberté d’expression a dû être introduit dans l’ordre du jour de cette assemblée, et ce, après le vote des députés jeudi dernier à minuit. Ces parlementaires francophones ont très bien compris que dans notre pays, on veut tout simplement museler la presse et les citoyens. Mais puisque les « vazaha » sont désormais partis et revenus chez eux pour s’occuper de leurs propres affaires, les sénateurs de Madagascar ont sûrement poussé un … ouf de soulagement nécessaire pour donner un bon coup de tournevis à la liberté d’expression et d’opinion dans notre pays. Mieux pour les parlementaires de la Chambre haute de Madagascar, le déluge de gaz lacrymogène d’avant-hier qui s’est abattu à Soarano et Analakely, est un sérieux avertissement pour ceux qui contestent le régime.
Il est à rappeler que cet article 85 stipule que la fonction de directeur de publication d’un organe de presse doit être obligatoirement tenue par le président directeur général de l’organe en question ou par l’actionnaire majoritaire. En sus donc, l’investisseur doit se taper tout le boulot et surtout, plus de 200 actuels directeurs de publication seront renvoyés au chômage ou obligés de demander une fonction subalterne !
Ariane Valéry