Tout le monde attendait la réaction du chef de l’Etat après le bras de fer entre le régime, ayant unilatéralement pris la décision de modifier le code de la communication, et les journalistes qui refusent d’accepter cette attitude qualifiée d’anti démocratique et de liberté. Hery Rajaonarimampianina a opté pour un  endroit à plusieurs kilomètres hors du territoire national afin de s’exprimer.

Le fait que la majorité des médias malgaches ont boycotté la réunion de l’assemblée parlementaire francophone qui s’est déroulée à Antananarivo en début de cette semaine a humilié le président Hery Rajaonarimampianina. Ce dernier a choisi son passage à l’île Maurice, hier, pour relater son point de vue face à la marche pour la liberté organisée, mercredi dernier, par les journalistes malgaches à Antananarivo. En un mot, le chef de l’Etat a de la rancune envers la presse nationale. Interviewé par un journaliste de la radio nationale, Hery Rajaonarimampianina a qualifié la manifestation du mercredi d’immorale et une honte à la nation. Aussi, le numéro Un malgache a menacé d’être intraitable face à toutes formes d’action qu’il qualifie de sabotage à l’intérêt supérieur du peuple et de la nation. En effet, il a insinué que le mouvement initié par les journalistes a été soutenu par des politiciens. Par contre, le chef de l’Etat s’est exprimé en faveur d’un retour à la table de débats afin de trouver une issue consensuelle face à ce bras de fer qui oppose le monde de la communication aux dirigeants.

Nullement intimidé par les manifestations
Pour se défendre, Hery Rajaonarimampianina a utilisé l’attentat de Mahamasina comme un motif d’accusation politique contre les opposants. Pourtant, il n’a pas émis aucun commentaire sur le déroulement des enquêtes à propos de cet acte terroriste que tout le monde condamne.

Le chef de l’Etat avance que les foyers de contestation et les requêtes, qui coïncident avec des évènements internationaux accueillis par Madagascar, comme  étant des actes  de sabotage visant à dénigrer le régime. Il a précisé que ces manifestations et attentats ont déjà dépassé la valeur morale. Pour condamner l’attentat à la grenade à Mahamasina il a précisé que « Il y a des gestes immoraux pour détruire le pays. Des Malgaches osent assassiner des malgaches en utilisant des armes. »

Pour la énième fois, Rajaonarimampianina a rappelé son besoin de paix et de stabilité pour pouvoir réaliser le développement de Madagascar. Il a pris l’exemple de l’île Maurice qui a su se démarquer de la Grande île.  Le président a également rappelé sa fierté pour le succès de la réunion de l’APF qu’il qualifie comme une preuve de la capacité de son régime à accueillir des importantes rencontres internationales. « Nous sommes déjà dans le bain », précise -t-il tout en promettant que le pays soit prêt à temps pour les Sommets du Comesa en octobre et de la francophonie en novembre.

En somme, le président voulait démontrer, une fois de plus, qu’il n’est nullement intimidé par les manifestations qu’il qualifie d’acte de sabotage. Au contraire, son régime serait prêt à entrer en guerre contre tous ceux qui osent le défier. « Nous allons coûte que coûte nous battre pour qu’il y ait de la stabilité », précise-t-il. Il a rappelé que le régime a déjà déployé un dispositif de sécurité draconienne et va continuer d’amplifier cette stratégie sous une autre forme.

Dom