Après Maurice Tsiavonana (Marseille), Richard Via (Maurice) et Mamy Rasolojaona (Washington) sont rappelés au pays tandis que la sœur de Pierrot Rajaonarivelo (New-York) est affectée en Afrique du Sud. Si beaucoup croyaient que les nominations concerneraient plutôt les ambassades de Madagascar dans les pays francophones, et ce, selon la déclaration d’Attalah Béatrice, force est de constater que c’est loin d’être le cas.

Chez nous, on appelle ça « mpitari-bato vilam-bava », notamment quand on annonce un virage à gauche alors qu’on prend celui du droite. C’est presque le cas pour la diplomatie malgache où jusqu’ici, on attend toujours les retombées de ce que la ministre des affaires étrangères a appelé une … diplomatie économique. Effectivement, on enregistre quelques venues d’investisseurs se comptant sur les doigts des deux mains qui font un tour dans la Capitale et puis s’en vont pour ne plus revenir, comme si ces derniers avaient le diable à leurs trousses. Pire, les observateurs n’arrivent pas à retenir les leçons à tirer des visites et/ou passages de numéro 1 de la diplomatie malgache dans les autres pays. Dernièrement par exemple, Attalah Béatrice a visité Kigali, la capitale du Rwanda, une des villes les plus propres de l’Afrique alors que la rue qui se trouve derrière le ministère à Anosy est depuis toujours dans un état de saleté repoussante. D’un autre côté, on a annoncé, il y a quelques mois déjà que l’une des priorités de la diplomatie malgache est de nommer les ambassadeurs de Madagascar dans les pays francophones, sommet de la francophonie oblige. Mais force est de constater que jusqu’ici, aucune nomination n’a été faite alors que partout dans le monde, les principaux représentants de notre pays sont à leur poste depuis plus de huit années, plus précisément nommés sous le régime de Ravalomanana. On sait que remplacer des ambassadeurs est une tâche complexe d’autant que le régime a en face de lui de très nombreux intéressés prêts à vendre père et mère pour de tel poste si honorifique et peu de convaincus à la cause Hvm.

Compression

Mais au lieu de nomination, on assiste ces derniers temps à de coup de balai sérieux de la part du numéro 1 de la diplomatie malgache. Après le rocambolesque rappel de Maurice Tsiavonana, le consul de Madagascar à Marseille, où on lui a donné très peu de temps pour ramener ses f… au pays, c’est maintenant le tour de Richard Via, le 1er conseiller à l’ambassade de Madagascar à Maurice. On ne sait pas trop les raisons de ce rappel au pays mais l’Ile Maurice est très souvent visité par nos dirigeants. Plus loin, et même très loin de Madagascar, le cyclone a aussi frappé sur le continent américain et après le rapatriement des diplomates auprès de l’ambassade de Madagascar au Canada, le ministère des affaires étrangères malagasy a procédé actuellement à la compression du personnel de l’ambassade aux Etats-Unis. Ainsi, Mamy Rasolojaona, 1er conseiller à l’ambassade de Madagascar à Washington, est rappelé tandis que le vice-ambassadeur malagasy à New York qui n’est autre que la sœur du Sénateur Pierrot Rajaonarivelo, est affecté en Afrique du Sud. Pour cette dernière donc, on a quand même pris des gants pour ne pas jeter du froid dans le nouvel amour entre le Hvm et le Mdm. Du coup, beaucoup se demandent à qui le suivant tour alors qu’on attend impatiemment la nomination de ceux qui auront la chance d’être à Paris, à Bruxelles, à Bonn, à Genève, à Rome, à Moscou, ou encore à Beijing tout en pensant à des capitales et grandes villes plus près de nous, précisément, Johannesburg, Saint-Denis, Port-Louis, et même Moroni. En somme, c’est une longue liste que le ministère des affaires étrangères et la présidence de la république doivent confectionner en y ajoutant le volet budget nécessaire pour la mise en place des nouveaux arrivés mais aussi le rapatriement des rappelés. Et à deux ans de 2018, ceux nommés sous le régime Ravalomanana ont de fortes chances de rester en place, du moins jusque-là ! Finalement, les observateurs constatent que jusqu’ici, la diplomatie malgache n’a apporté grand-chose pour le pays.

J.L.R