Lalao Ravalomanana – A côté de la plaque !
On ne sait ni pourquoi ni comment le maire de la capitale a eu cette idée de faire une descente hors de la territorialité d’Antananarivo Renivohitra. Le fait est que la semaine dernière, Lalao Ravalomanana s’est rendue à Ampitatafika pour voir les problèmes de la population de cette commune. Pourtant, et sauf erreur de notre part, Ampitatafika est une commune totalement indépendante et ne fait pas partie de la Commune Urbaine d’Antananarivo (Cua) dont Lalao Ravalomanana est responsable. Par ailleurs, le maire de la capitale s’est penché personnellement sur deux des problèmes que rencontrent les habitants d’Ampitatafika, à savoir celui de l’approvisionnement et de l’évacuation des eaux et l’acheminement des produits des paysans vers les marchés environnants. Il est vrai que la commune d’Ampitatafika est située dans une plaine et rencontre donc des problèmes d’évacuation d’eau surtout en temps de pluie, et les cultures vivrières des habitants se trouvant à chaque fois inondées. Aussi, pour arroser les rizières et autres champs, les habitants ne disposent pas de canaux d’irrigations adéquats. En second lieu, les paysans doivent se lever à minuit et partir pour les marchés afin de vendre leurs produits. D’ores et déjà, il est important de signaler que la Cua se limite à l’ouest au pont d’Anosizato et de ce fait, la commune d’Ampitatafika ne devrait pas être une préoccupation première du maire de la Cua. De plus, l’Organisme public de coopération intercommunale (Opci), regroupant Tana et ses périphériques, est présidé par le maire de la commune d’Alasora. On se demande alors ce que fait Lalao Ravalomanana dans la commune d’Ampitatafika.
Excès de zèle
Le fait est que les problèmes d’approvisionnement en eau, d’évacuation d’eaux usées et d’inondation touchent aussi et surtout la capitale de Madagascar. En ce qui concerne l’approvisionnement en eau, seuls 24 % des foyers tananariviens ont un branchement d’eau particulier, les 76 % restant sont ainsi obligés de recourir aux bornes fontaines. Les habitants de Tana, à l’exemple des Vème et VIème arrondissements doivent eux se lever à minuit pour faire la queue et déposer leurs bidons et sceaux. La file d’attente peut dans ce cas s’allonger sur plusieurs mètres alors que le ministre de l’eau est de surcroît un issu du parti Tim du mari de madame le maire. La ville et surtout les plaines d’Antananarivo Renivohitra sont toujours en danger d’inondation chaque année. Les cultures des paysans de la capitale subissent donc les mêmes catastrophes que celles des cultivateurs d’Ampitatafika. De plus, les canaux d’évacuation pour les eaux usées et les eaux de pluies dans la ville des milles ne font plus qu’un actuellement. Ainsi, nos rizières et nos champs sont arrosés par les eaux usées et les défécations de toute la ville car on ne le sait que trop, les plaines de la capitale sont arrosées par les eaux de pluies. En somme, la Cua subit les mêmes problèmes que la commune d’Ampitatafika et les environs. Pourtant, le maire de la capitale, sûrement par excès de zèle, semble se préoccuper plus de ses voisins que de ceux qui l’ont porté à la magistrature de la ville des mille. En tout cas, le problème et les priorités de Lalao Ravalomanana se trouvent définitivement ailleurs et ce n’est sûrement pas les habitants de la Cua.
Régis Kabary