Taxi-ville – Victime de l’acharnement de la Cua
Depuis la décision de la Commune urbaine d’Antananarivo (Cua) d’assainir la filière transport de la capitale, notamment en ce qui concerne les taxis, ces derniers n’ont cessé de se plaindre et de crier au scandale. La Cua après avoir fait la chasse aux marchands ambulants – toujours en cours d’ailleurs – puis aux prostitués, a commencé à s’acharner sur les taximen. Ainsi, ces derniers ont déclaré hier être victimes des abus des policiers municipaux qui effectuent des contrôles de papiers dans la ville d’Antananarivo. Pour rappel, les chauffeurs de taxis de la capitale ont déjà observé une grève le 16 juillet dernier devant le Coliseum d’Antsonjombe pour protester contre ces abus. Selon une source près de la Cua, il s’agit d’un ordre émanant d’un certain adjoint au maire et non de la volonté réelle du corps de la police municipale. Ce qui est tout à fait logique car la Cua étant une collectivité territoriale décentralisée, n’a pas droit à avoir d’organisme rattaché. De ce fait, le corps de la police municipale est directement rattaché au cabinet de la Cua, ainsi soumis au Directeur de cabinet et en quelque sorte aux adjoints au maire. Celui dont il est question dans cette affaire a demandé la création d’une section spéciale qui lui obéit au doigt et à l’œil, la section Andry.
Abus de pouvoir et faute professionnelle
C’est cette section qui se charge de faire la misère aux taxis de la ville d’Antananarivo. Il est indéniable que certains d’entre eux se trouvent dans l’irrégularité mais selon les chauffeurs, ramasser 300 papiers de véhicules en trois semaines, soit 100 papiers par semaine, pour ce motif est tout bonnement inconcevable. Ainsi, nous ne sommes pas loin d’un abus de pouvoir de cet adjoint au maire car ces actes et surtout ces chiffres font réellement preuve d’une obstination et d’une volonté de décourager voire d’éliminer les chauffeurs de taxi dans la capitale. Car la plupart, si ce n’est la totalité, des sanctions appliquées par les éléments de cette section Andry pour pouvoir racketter les chauffeurs résulte d’une soi-disant contre-visite en pleine rue. Or, les contre-visites doivent uniquement se faire au centre de contre-visite d’Antsakaviro, d’ailleurs sous la tutelle de la Cua. Non seulement il s’agit d’un abus de pouvoir manifeste mais ces derniers commettent aussi dans le même temps une grave faute professionnelle. Le fait est que les policiers peuvent recourir uniquement à la verbalisation ou à la mise en fourrière des véhicules en infraction. La Cua a définitivement déclaré la guerre aux « self-made » de la ville d’Antananarivo, ceux qui cherchent à s’en sortir par eux-mêmes malgré eux.
Ny Aina Rahaga