Société Samada – Bien protégée en haut lieu !
Une partie des recettes générées par les redevances perçues par cette société de sécurité aéroportuaire aurait due être versée à l’Aviation civile de Madagascar. Cette dernière s’est ainsi vu obliger de lancer la procédure d’Avis à Tiers Détenteur et en réponse, Samada a intenté deux recours auprès du Conseil d’Etat. Si la procédure était encore en cours, « ordre » aurait été donné de tout arrêter ! Pour les observateurs, un organisme étatique se plie au diktat d’une société privée qui est sous très bonne protection.
Dans le cadre de ses activités dans la Grande île, la société aéroportuaire de Madagascar (Samada) a l’obligation de verser à l’Aviation Civile de Madagascar (Acm) une partie des recettes générées par les redevances perçues mais bizarrement, aucun paiement n’a été effectué depuis son existence à ce jour. Ainsi, l’Acm a décidé de lancer à l’encontre de Samada la procédure d’Avis à Tiers Détenteur (Atd) à hauteur de 5 milliards d’ariary, un montant calculé jusqu’au moment de déclenchement de la procédure d’Atd en question. Mais c’est aussi une somme bien dérisoire et un infime pourcentage du chiffre d’affaires réalisé par Samada à Madagascar puisque cette société a en charge 8 aéroports. Tous d’envergure internationale si on ne cite que les aéroports de Sainte-Marie et de Nosy Be mais dont un seul est doté de scanner qui serait d’occasion. En réponse à la procédure initiée par l’Acm, Samada a intenté deux recours auprès du Conseil d’Etat (Ce) dont l’un pour le sursis à exécution de l’Atd et l’autre en annulation de cette mesure. Et alors que la procédure devant cette juridiction était encore en cours, voilà qu’un … « ordre » aurait été donné à l’Acm pour rétractation de l’Atd, et ce, en … « contrepartie » de la rétractation par Samada de ses deux recours auprès du Ce.
Organisme étatique
Pour les observateurs, l’issue de cette affaire est tout simplement scandaleuse pour les simples raisons que si l’Acm a décidé de la porter devant la Justice, c’est qu’elle s’était estimée dans son bon droit mais surtout, la confiance entre les deux parties sont rompues depuis très longtemps. Effectivement, on peut aisément imaginer que l’Acm a, auparavant, rappelé plusieurs fois cette obligation de la société Samada et en entamant la procédure de l’Atd, la mauvaise foi de cette dernière est prouvée. Il ne faut pas oublier que l’Acm est un organisme étatique, par conséquent représente l’Etat Malagasy dans le domaine de l’aviation civile. D’un autre côté, c’est un fait que la société Samada est en faute pour ne pas avoir respecté son obligation et par conséquent, les observateurs n’arrivent pas à trouver l’explication de cette intervention en haut lieu en sa faveur et évidemment, au détriment d’un organisme étatique. Pour certains, elle ne pourrait vouloir dire que des hautes personnalités actuelles auraient des intérêts au sein de la société Samada. Du coup, ces histoires de trafics en tout genre – or, tortues, devises, … – reviennent dans la tête du simple citoyen puisqu’il faut rappeler que Samada s’occupe de la sécurité aéroportuaire. D’un autre côté, la bonne gouvernance tant prônée et promise aux partenaires techniques et financiers, prend un sacré coup de poignard !
J.L.R