Site d’Andavadoaka – La biodiversité, de nouveau menacée
La nouvelle aire protégée marine Velondriake fait encore face à des nouvelles menaces aujourd’hui. La construction d’un projet de complexe hôtelier depuis 2010 dans la zone et le non- maitrise des villageois locaux durant l’ouverture des réserves serait également l’origine de ces menaces. Une forte dégradation de la richesse inestimable de la biodiversité dans une zone sensible située à Andavadoaka, à suivre de près.
Situé à 320km au nord Ouest de Tuléar, région Sud Ouest, 40km à l’Ouest du district de Morombe et à 18km de la commune de Befandefa. Andavadoaka constitue l’un des nouveaux sites d’attraction touristique de la Grande île depuis ces cinq dernières années. Ce choix d’Andavadoaka s’explique par ses atouts dont la plupart son unique dans le monde. Andavadoaka renferme une importance biologique et des atouts autant pour la conservation de la biodiversité que pour ses services écologiques.
A vue de sa nature et sa biodiversité, la baie d’Andavadoaka est considérés comme des zones sensible. Selon l’article 3 de l’arrêté interministériel nº 4355/97 : qui précise que « les récifs coralliens, les mangroves, les îlots,…, les zones abritant les espèces protégées et en voie de disparition sont considéré comme des zones sensible ». En effet, avec ses mangroves, récifs coralliens, et les ilots, Andavadoaka est fait partie des ces zones sensibles protégés par les Velondriake. « Velondriake », signifie littéralement « Velo : survivre et riake : la mer, survie avec la mer. La zone Velondriake fut le premier exemple d’une nouvelle Aire Protégée marine sous l’initiative des pêcheurs d’Andavadoaka en 2003.
Le non respect du « Dina »
Consciente de cette potentialité, la population d’Andavadoaka se regroupe au sein d’une association appelée Velondriake pour établir un « Dina » une convention collective pour avoir plus de poids dans la préservation de sa biodiversité que ce soit dans le secteur terrestre ou marine. Le Dina est réglementé par la Loi n° 2001-004 du 25 octobre 2001, en matière de sécurité publique. Après son homologation par le tribunal le Dina est exécutoire comme une Loi dans la zone concerné. Le dina Velondriake ayant été homologué par le tribunal de Morombe en 2006 est donc exécutoire au niveau de la zone Velondriake. L’article 39 du Dina Velondriake interdit formellement la détérioration de la faune et de la flore dans sa zone. Pourtant celui-ci n’a pas été respecté par un promoteur touristique qui dicte ses lois dans la zone.
Construction d’une piste d’atterrissage nuise à l’environnement
Etant nouveau site d’attraction touristique l’aménagement récent dans cette région constitue des fortes menaces sur la biodiversité de la zone Velondriake et ses alentours. Une étude récente des scientifiques dans la zone explique une forte menace sur la biodiversité à cause du projet d’un complexe hôtelier appartenant à la société Korail S.A. Pour favoriser le complexe hôtelier dans un îlot appelé Nosy Hao, toujours à Andavadoaka, la société Korail construit un aéroport au milieu d’une zone sensible à Andavadoaka depuis le mois de novembre 2011.
Laboratoire de Biodiversité de l’Université de Bath (Biodiversity Lab departement of biology and biochemistry) de royaume Unie, en collaboration avec l’université de Tuléar a montré dans des études qui ont été conduit sur place que Andavadoaka est riche en espèce endémique de faune et de flore. Le site qui abrite une zone contenant une biodiversité de haute valeur à l’exemple de 80 espèces d’oiseaux résidents, migrateur et terrestre dont le Héron de Humblot de son nom scientifique (Ardea Humbloti) et le Pluvier qui sont des espèce endémique de Madagascar et menacé d’extinction.
Le Héron de Humblot, qui fait partie des espèces bénéficiant d’une protection absolue selon le décret n°2006-400 du 13 juin 2006. Un partie des marrais prés salés autour d’Andavadoaka, qui abrite une importante population d’avifaunes ont été détruite à cause de la construction de cette piste d’atterrissage. Selon toujours les études du laboratoire, la région d’Andavadoaka se caractérise la présence de nombreuses espèces d’oiseau résident, migrateur et terrestres.
Les recherches ont déjà démontré que les marrais salés d’Andavadoaka constituent un habitat important pour les populations des pluviers : comme le pluvier endémique de Madagascar (charadrius thoracicus et le pluvier pâtre (Charadrius pecuarius) vivent aux alentour du zone. Alors que, le site connu sous le nom de Tsimivolo classé parmi les meilleures zones de production a été complètement détruit par la construction de la piste d’Atterrissage. La zone Tsimivolo était l’habitat d’environ 40 individus de pluvier de Madagascar, classé vulnérable sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature(IUCN).
Trois autres espèces vulnérables, quasi menacé ont été enregistrées dans le même secteur : le Brachyptérolle à Longue Queue (Uratelornis chimaera), le Mésite monias (Monias benschi), le héron de Humblot (Ardea humbloti) ainsi que le busard de Maillard (Circus maillardi). Le secteur fournit également refuge à 17 espèces d’oiseaux migrateurs répertoriés dont la plupart sont aquatiques. La région d’Andavadoaka réuni plusieurs critères RAMSAR (la Convention sur les Marécages d’Importance Internationale), qui doivent être étudiés afin de documenter la conservation et l’utilisation avisée de cet habitat. La destruction des lacs prés salés d’Andavadoaka justifie une action internationale vue ses importances au niveau de Convention RAMSAR.
Les marrais salés sont indispensables pour maintenir les écosystèmes environnants tel les mangroves, les algues marines, les récifs de corail, les forêts d’Euphorbe et les forêts épineuses; et plus encore pour le service écologique offert à la communauté locale. Effectivement la société Korail S.A devrait effectuer une étude d’impact environnemental de la piste d’atterrissage précisant les nuisances pouvant être provoquées par les mouvements des avions et trouver de solution pour la restauration des sites disparus, et les mesures de protection et de préservation pour les espèces hautement protégées comme le Héron de Humblot de
Madagascar. La construction se poursuit toujours au moment de notre descente sur terrain le mois de juin dernier. Toute fois, la population de cette localité reste inconsciente du danger qui menace leurs richesses environnementales.
L’Initiative villageoise
Des villageois pêcheurs issus de 24 villages alentours d’Andavadoaka se sont reuni le mois de juillet 2003 lors de la proposition de la nouvelle aire protégée marine Velondriake. Divisé en trois groupe, dans la partie sud situé dans la Baie des Assassin se trouve la réserve de Fanenotse composé par 10 villages, celui d’Agnivo (centre) est la réserve de Milasoa constitué par 9 villages, et celui d’Avaratse (Nord), la réserve de Vezomilagnoriake (Vezo : ethnie du Sud Ouest, milagno : nager ; riaka : la mer traduction libre Vezo qui traverse la mer à la nage) composé de 5 villages. Le bureau centre se situe à Andavadoaka dirigé par son président Samba Roger. La nouvelle aire protégée marine Velondriaka s’étend sur 50km de long et 12km de large pour une superficie de 647km². La zone de Velondriake ayant obtenu le statut de protection temporaire par Arrêté Interministériel en date du 20 Décembre 2010, le rapport suggère également une nouvelle démarche impliquant toutes les parties concernées afin que la gestion de l’aire marine protégée devienne un levier de développement de tourisme dans la zone.
Les aires protégées marines Velondriake, en danger.
Il s’agit toujours en première lieu de la construction du complexe hôtelier sur Nosy Hao. L’ilot de Nosy Hao situé à 4km d’Andavadoaka présente une importance biologiques et des atouts spécifiques, foret unique ilot un récif frangeant, site de pêche, site de réserves, tourisme à un niveau régional, autant pour la conservation de la biodiversité que pour ses services écologique et commerciaux. De par touts important, l’ilot a été choisi par le promoteur immobilier Société Corail S.A pour son projet de construction d’un complexe hôtelier. Un projet ne met pas l’aire protégée marine Velondriaka de nouveau à l’abri des menaces malgré son apport promis par le promoteur aux villageois.
Aucune étude d’impact environnemental
Pour cause, le cahier de charge est loin d’être utile pour la société. Un cahier de Charge environnemental permettra à l’Etat de contrôler si le promoteur se conforme ou non à ses engagements environnementaux. Selon l’article 59, de cahier de charge environnemental la société KORAIL doit effectuer chaque année et durant toute la vie du projet le suivi de l’état de la végétation de l’îlot, de la flore terrestre de la faune terrestre et de la faune marine. Pour ce faire, la société doit faire appel à des spécialistes, notamment l’ONG Blue Ventures qui travail sur place. » En effet, Korail S.A initie unilatéralement ses rapport environnementaux en refusant de collaborer avec Blue Ventures, tout en accusant cet ONG d’être à la même mèche que les Velondriake.
Une obligation contractuelle de coopération avec l’ONG Blue Ventures s’impose donc au promoteur au vu de l’élaboration du premier rapport de suivi environnemental qui est une obligation imposée l’article 56 du CCE. A cet effet, un rapport de suivi environnemental initié unilatéralement par la société Korail sera incomplet. Pourtant la société Korail ne respect pas cette disposition en accusant l’ONG Blue Ventures d’être sous la coupe de Velondriaka.
En second lieu, cette menace vient également au sein de l’association Velondriake à cause de l’engouement non maitrisé durant l’ouverture des réserves de poulpe d’Andavadoaka. Pour raison, tous les habitants des villages aux alentours s’engoue vers la mer le premier jour et blanchi et détériore les récifs corallien.
Les réserves s’épuisent
D’après Olga, un collecteur au sein de la société Sopemo actuel, propriétaire de l’hôtel Coco Beach à Andavadoaka et non moins l’épouse du chef de sentier du complexe hôtelier Nosy Hao « durant l’ouverture des réserves des gens venu d’ailleurs s’engouent à Andavadoaka pour ramasser des poulpes. Il vient par milliers en un seul coup dans la zone de réserves. Même, les gens issues des autres appartenances ethniques viennent sur place pour sévèrement exploité les produits ».
Et en piétinant les récifs, ceux-ci se blanchit et se détériore pour se casser finalement. Alors que cela tue les poulpes. Actuellement, on constate une baisse de productions pour chaque ouverture de réserve d’année en année. Un jour il y aura plus de produits dans cette zone car les produits des réserves s’épuisent. Au lendemain même de l’ouverture des réserves et on trouve presque de poulpe pour notre commerce. Avant la mise en place des réserves, les produits étaient plus abondants dans cette partie. Contrairement à ce que tout le monde pense mais les produits s’épuise chaque année ».
L’ilot de Nosy Hao situé à 4km d’Andavadoaka présente une importance biologiques et des atouts spécifiques, foret unique ilot un récif frangeant, site de pêche, site de réserves, tourisme à un niveau régional, autant pour la conservation de la biodiversité que pour ses services écologique et commerciaux. De par touts important, l’ilot a été choisi par le promoteur immobilier Société Corail S.A pour son projet de construction d’un complexe hôtelier. Un projet ne met pas l’aire protégée marine Velondriaka de nouveau à l’abri des menaces malgré son apport promis par le promoteur aux villageois.
Des irrégularités commises par la société Korail :
Selon les informations recueillies sur place de la part des riverains et les ouvriers, la société Korail a commencé son sentier sur l’îlot en 2009. La construction de ce complexe a connu beaucoup d’irrégularité environnement et de la réglementation locale. Le 09 Juillet 2009, le promoteur, par l’intermédiaire de la Société civile immobilière IDF dont le siège sociale se trouve au lot 01-A Ambohibao Antehiroka Antananarivo, obtient un bail (N°292/09 MATD) de la part du Ministère de L’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation pour une durée de 15 ans pour l’occupation du terrain. Le 22 avril 2010, un permis environnemental (Permis N°11/10/MEF/ONE/DG/PE) et une autorisation préalable d’implantation de la Direction du tourisme daté du mois d’octobre a été livré au promoteur en 2010. La Direction régionale du tourisme basée à Toliary qui a affirmé que le promoteur avait suivi toutes les procédures et qu’il appartient uniquement au Ministère du tourisme de faire des descentes sur le terrain. Or, la construction a débuté en 2010. Les anciens occupants, expulsé de Nosy Hao par le promoteur et même quelque personnel de la société ont même affirmé que les constructions à Nosy Hao ont débuté en 2009. Ce qui est en avance par rapport à la date de délivrance du permis environnementale de 22 avril 2010.
La direction régionale de la pêche de Toliary a expliqué qu’elle n’a pas été intégrée dans tout le processus de la construction de l’hôtel à Nosy Hao. Au niveau du District, le chef district de Morombe, Aubin Thierry Ratovelo a décliné qu’aucun dossier affiliés sur la construction de Nosy Hao n’a été présenté par son prédécesseur, un dénommé Robert lors de leur passassions. Alors le maire de Befandefa, Faustin Andrianasolo, a confirmé que c’est le chef district de l’époque, Robert, est venu à Andavadoaka avec des forces de l’ordre, et les Vazaha pour faire la reconnaissance des l’Ilot en 2009. Depuis le début de la construction, le maire a bien précisé qu’il n’a jamais signé un arrêté autorisant un permis de construction à Nosy Hao. Les seules dossiers qu’il a en sa possession est la convention signée par les Velondriake et les promoteurs sur des infrastructures que ce dernier a promis à la population. Et il préfère rester de marbre vis-à-vis de cette affaire.
Les travaux de la société Korail pourraient donc être arrêtés et la société pourrait voir son permis environnemental retiré. Par ailleurs, le cahier de charges environnementales (CCE) délivré par l’ONE en même temps que le permis environnemental, ne pas respecté.
Interdiction aux pêcheurs d’accoster Nosy Hao
Alors qu’actuellement, d’après le président Fokontany (quartier) d’Andavadoaka, Eugene Radafinely nous a annoncé devant le Hazomanga ou Olobe (notable) et membres de l’Association Velondriaka et quelques conseillers municipaux lors d’une réunion une réunion que les villageois sont interdits de rester sur l’île plus d’une heure. Durant notre descente à Andavadoaka les « Vazaha » étrangers, de Nosy Hao n’était pas sur place et nous avons décidé d’interviewé les ouvriers mais ils ont refusé de nous répondre.
Concernant la cohabitation des Vazaha et les villageois, Olga le propriétaire de Coco Beach, nous a révélé que les Vazaha sont en bonne cohabitation avec les Velondriake. Par contre, quelques fois, il y a des pêcheurs qui viennent accoster sur Nosy Hao vole les matériels de construction des Vazaha. Il y avait déjà même d’autres investisseurs qui sont venu sur place mais fuyait la région à cause de cela. C’est la raison pour laquelle les Vazaha de Nosy Hao les interdisent de rester plus longtemps sur l’île. Notons que durant notre passage nous avons remarqué la présence d’un cercueil fait par machine près d’une hutte du village. Un cercueil qui a été conçu à Nosy Hao. Un signe de cette bonne cohabitation pour nous.L’inexistence de coopération entre la société Korail et les organisations locales mettrait donc en péril le suivi de la biodiversité de l’île de Nosy Hao et constitue par conséquent une faute grave qu’il faudrait remédier rapidement.