« Le dossier Madagascar pour l’obtention de la facilité de crédit élargie est passé au conseil d’administration du Fmi. C’est une première étape. Le fait que nous avons gagné la Fec ne veut pas dire que le travail est terminé. Au contraire, il vient de commencer. La facilité de crédit élargie, c’est un programme de réforme sur trois ans. Nous avons déjà commencé les réformes, mais beaucoup restent encore à faire ». Ces propos sont de Gervais Rakotoarimanana, ministre des finances et du budget, en marge de la remise de distinction honorifique au directeur général de l’Afd qui a félicité Madagascar d’avoir réussi et obtenu la facilité de crédit élargie du Fonds monétaire international. « Ces réformes devront aboutir à des résultats qui auront des impacts directs sur la population », rajoute le Grand Argentier.

Lors de la dernière visite de la délégation du Fonds monétaire international (Fmi) en juin dernier, la délégation a annoncé l’accord de principe pour l’obtention de la Fec. Ce programme s’étale sur 3 ans et ne terminera que fin 2019. La Fec devrait ouvrir la voie à une croissance soutenue et inclusive. Les politiques envisagées dans ce cadre pourraient bénéficier d’un concours de220 millions de Dts (environ 310 millions de dollars) au titre de la Facilité élargie de crédit (Fec) du Fmi. Suite à des efforts entrepris par le régime et par la population, après avoir obtenu deux fois de facilité de crédit élargie, la Grande île a enfin obtenu l’approbation de principe du conseil d’administration du Fonds monétaire international d’octroyer la facilité de crédit élargie.

Besoins de trésorerie

La facilité élargie de crédit a remplacé la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (Frpc) comme principal moyen pour le Fmi à accorder une aide à moyen terme aux pays à faibles revenus ayant des problèmes prolongés de balance des paiements. Un financement au titre de la Fec est assorti d’un taux d’intérêt nul, d’un délai de remboursement de cinq ans et demi et d’une échéance finale de dix ans. Selon la note de la mission d’évaluation du Fmi du mois de juin dernier, « le pays a enregistré des résultats satisfaisants et a accompli des progrès dans la plupart des domaines, démontrant ainsi sa capacité à mener des réformes. Tous les objectifs quantitatifs ont été atteints, à l’exception du niveau de crédit net à l’Etat, principalement en raison d’un retard dans le décaissement de financements extérieurs ». En tout cas, l’octroi de ce concours confirme d’une part, que toutes les mesures préalables convenues avec les services du Fonds monétaire international (Fmi) ont été exécutées et que d’autre part, les assurances de financement nécessaires au programme ont été obtenues. Selon une source officielle, cette Fec servira à soutenir la balance des paiements et à renforcer les réserves en devises du pays. Mais, il servira aussi en partie à financer les besoins de trésorerie de l’Etat. L’objectif final de ce financement est de soutenir la croissance économique du pays sur la base d’un programme économique adossé au Programme national de développement (Pnd). Il importe maintenant pour le Gouvernement de réussir la mise en œuvre de tous les engagements de réformes définis dans le programme. Ces réformes concernent notamment l’amélioration de la gestion des dépenses publiques, l’accroissement des recettes fiscales, le renforcement de la lutte contre la corruption et le redressement de la Jirama.

FR – J.L.R