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Mardi 26 Novembre 2024

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Ministère de l’Agriculture et de l’élevage – C’est le grand ménage !

Les grandes vacances ont été annoncées pour 31 directeurs régionaux et 5 autres directeurs centraux nommés du temps des régimes Ravalomanana ou de Rajoelina mais aussi des gouvernements Kolo ou Ravelonarivo. 3 mois après la fusion en un seul ministère des départements de l’agriculture et de l’élevage, un tsunami d’une force maximale a balayé tous les hauts fonctionnaires éparpillés dans toute l’île si pour le secteur de l’élevage, 3 abattoirs ont été temporairement suspendus !
Le dernier conseil des ministres a remplacé les directeurs régionaux de l’agriculture et de l’élevage. Cette décision a déjà été prévisible depuis près de deux semaines puisque bon nombre des désormais anciens directeurs l’ont déjà attendu dans la capitale. Selon certains limogés, à part la compétence, la condition principale pour la nouvelle nomination serait la capacité de persuasion propagandiste afin d’assurer le soutien des agriculteurs à s’adhérer  aux projets présidentiels.  En tout cas, les nouvellement nommés peuvent s’estimer être tranquilles jusqu’à fin du mandat présidentiel.
Les statistiques officielles précisent toujours qu’entre 70 à 80% des malgaches sont des ruraux et à vocation agricole. La manipulation de cette majorité, originellement silencieuse, est une pratique incontournable si les dirigeants actuels veulent encore rester au pouvoir en suivant la voie électorale. Les directeurs régionaux possèdent certainement une influence importante auprès des organismes et différents personnalités qui souhaitent travailler ou mener des projets avec des agriculteurs, ou souhaitent changer les comportements de ces derniers. La présence des directeurs régionaux de l’agriculture lors des événements organisés, notamment par le parti au pouvoir, peut contribuer largement au succès des projets et campagnes. Ainsi, le rôle des directeurs régionaux de l’agriculture et de l’élevage ne se limite pas aux différentes techniques liées au domaine agricole, mais peut s’étendre à l’animation politique, par exemple lors des campagnes électorales. Leur soutien à un candidat donné peut faire augmenter le nombre d’électeurs de celui- ci. « C’est identique à son soutien à un projet agricole donné puisque le directeur accompagne les acteurs du projet sur le terrain et auprès des bénéficiaires, tout en facilitant énormément le succès du projet », explique un DRDA évincé du fait qu’il n’a pas voulu mettre une cravate bleue. D’ailleurs, la stratégie politique d’accorder le rôle capital du ministère de l’Agriculture dans les opérations de charme politique est une pratique courante durant le régime Ravalomanana. Ce dernier a pris la mesure d’intégrer l’agriculture, l’élevage et la pêche au sein d’un même ministère qui s’appelait Maep. Comme résultat palpable, Marc Ravalomanana a pu sortir un résultat de 68% en premier tour de la présidentielle de 2007, ce qui l’a conduit vers un deuxième mandat.
Pour se justifier, les proches du régime interprètent cette nomination massive auprès des directions régionales de l’agriculture et de l’élevage comme un grand pas vers l’autonomisation alimentaire du pays ainsi que la mise en œuvre du projet de la commission de l’océan Indien qui consiste à transformer la Grande île en grenier de la région. En tout donc, ils étaient 36 directeurs centraux ou régionaux à quitter leur poste doré et certains d’entre eux ont été nommés en 2008 – le cas du directeur régional du développement rural (Drdr) de la Région d’Analamanga-, en 2010 – pour le Drdr de la région d’Ihorombe -, si d’autres ont été mis en place que durant le gouvernement de Jean Ravelonarivo.
Mais le secteur de l’élevage n’est pas aussi épargné par le tsunami de Rivo Rakotovao qui a temporairement fermé 3 abattoirs et non des moindres puisqu’il s’agit du Doli Food (ex-Dago trade) de Vontovorona, du Golden Bull d’Ihosy et de Madagascar business group d’Ambanitsena. A rappeler que lorsque le ministre de l’Elevage Dadafara n’a plus été retenu dans le gouvernement Jean Ravelonarivo, son successeur, Anthelme Ramparany a, lui aussi, fermé le même abattoir de Vontovorona. Quelques temps après, l’établissement a rouvert ses portes et a repris ses activités sans qu’aucune raison apparente n’a été fournie. La coïncidence est quand même troublante puisqu’à chaque changement de ministre de tutelle, ces abattoirs connaissent le même problème.
Selon les observateurs, tout ce remue-ménage entre dans la préparation des élections de 2018 si les nouveaux limogés risquent de partir à tout jamais en vacances !

J.L.R – Dom

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