Il a fallu 5 heures aux organisateurs de ce concours pour pouvoir compter jusqu’à 16 000, le nombre de candidats et par conséquent, le nombre de sujets à imprimer. Normal ainsi de constater que la douane malgache perd énormément d’argent et pire, figure parmi les institutions de l’Etat les plus corrompues. 

La convocation des candidats était claire : ces derniers devraient obligatoirement être présents sur le lieu d’examen à 7h du matin. Mieux, le probable futur agent de la douane est signifié que tout retard de 30 minutes n’est pas accepté et ce dernier sera exclu définitivement de la course. Pour être à temps, les candidats ont quitté très tôt leur foyer et sauté en même temps le petit déjeuner pour finalement se retrouver le ventre complètement vide. La raison est unique : une organisation …  « bordelique » ! En effet, les portails des sites d’examen n’ont été ouverts que vers 9h, soit deux heures d’attente dans le froid pour tout le monde. C’était le cas au Lycée d’Andohalo, au Ceg d’Antanimbarinandriana mais aussi à Ampefiloha et c’est le même cauchemar aussi pour les autres chefs-lieux de provinces. Une fois arrivés à l’intérieur des salles de classes, l’attente a continué malgré la présence des sujets d’examen contenus dans de simples emballages et loin d’être sécurisés. Quelques trente bonnes minutes plus tard, la distribution de ces sujets a débuté dans certaines salles et c’est apparemment à ce moment-là que les jurys ont commencé à constater une faille grandiose qui est pourtant tout à fait prévisible.

Suractivité
En effet, le nombre de sujets imprimés ne correspond pas à celui des candidats si pour d’autres, il manquait certaines feuilles dans les 17 pages de sujet ! Pour beaucoup, tout cela manquait de sérieux et les décisions prises par la suite ont confirmé cette légèreté avec laquelle on a organisé le concours.
Effectivement, on a décidé de ramasser les sujets déjà distribués alors que de très nombreux candidats les ont déjà étudiés. Déçus, des candidats ont décidé de sortir de la salle d’examen pour ne revenir que deux heures plus tard quand d’autres responsables des douanes malgaches dans de grosses 4×4 ont fait leur apparition. C’était vers 11h et à cet instant, beaucoup ont cru que le test de présélection va vraiment commencer malgré un retard de 4 heures. Mais grande fut la déception des candidats qui ont perdu toute leur concentration puisqu’en lisant les énoncés, de très nombreuses phrases ne sont pas arrivées à leur terme. Et comme il s’agit de questions à choix multiples, certains candidats ont préféré jouer au … « 27 dia boka »(littéralement, au pif) si d’autres ont décidé de les ignorer. Apparemment, les imprimantes de la direction générale des douanes n’ont pas seulement connu de problèmes dus à une suractivité soudaine mais aussi, les responsables n’ont pas choisi la bonne encre pour une impression de qualité !
Bref, c’était une journée de cauchemar pour les 16 000 candidats qui ont dû débourser 20 000 à 40 000 ariary chacun afin de pouvoir s’inscrire à ce concours organisé par des amateurs. En tout cas, la crédibilité des responsables du ministère des finances et du budget a pris un sacré coup.

J.L.R